Pieros

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) devraient constituer le traitement de première intention des troubles anxieux (TA) au même titre et même dans certains cas avant les antidépresseurs. L'étude a pour objectif d'apprécier l'état des connaissances, la place et les déterminants du recours aux TCC et aux médicaments dans la prise en charge ambulatoire des TA. Le service universitaire de médecine générale de Saint-Etienne a conduit, pendant le mois de juin 2011, une étude qualitative à partir d'entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes de la Loire. Ils prescrivent majoritairement des antidépresseurs en première intention dans les TA et limitent l'usage des benzodiazépines (BZD) à la phase aiguë. Ils rencontrent des difficultés au sevrage des antidépresseurs, renouvelant trop souvent les ordonnances de psychotropes, sans apporter de solutions durables aux patients. Les praticiens ont rarement recours aux TCC, de manière sporadique et sans en connaître les indications précises. La place des TCC semble encore limitée malgré des avis globalement positifs et la conviction répandue que seule ces dernières pourraient résoudre durablement un TA chronique. Le manque de praticiens, le défaut d'information, mais surtout l'absence de remboursement représentent des freins à la prescription des TCC. L'amélioration de la prise en charge des TA pourrait passer comme le suggèrent les médecins interrogés, par la promotion des TCC chez les professionnels et dans le public et par le développement d'as¬sociations et de réseaux, l'installation d'unités hospitalières, la formation de psychiatres spécialisés dans ces soins.