Pieros

L’utilisation optimale de la contraception représente un enjeu de santé publique, 200 000 interruptions volontaires de grossesse ayant lieu chaque année en France malgré une couverture contraceptive large. Cet enjeu est d’autant plus important lorsqu’il concerne les adolescentes, dont la consultation de première demande de contraception est primordiale et doit pour cela être empreinte d’écoute, de confidentialité, d’empathie, de rassurance. L'objectif consiste à explorer le ressenti et les représentations des internes de médecine générale lors d’une consultation de première de demande de contraception d’une adolescente.Il s'agit d'une enquête qualitative et d'analyse d’entretiens semi-dirigés réalisés auprès de 11 internes de médecine générale et d’un focus group d’internes de médecine générale de la faculté de Saint-Etienne.Les internes interrogés se sont inquiétés de l’implication des parents dans la démarche de l’adolescente tout en insistant sur la confidentialité essentielle. Ils s’intéressaient aux connaissances de la patiente en termes de contraception. L’interrogatoire et l’examen clinique, sans examen gynécologique systématique, étaient plutôt maîtrisés. La pilule œstroprogestative a été plébiscitée en première intention, sans forcément tenir compte du choix de l’adolescente. La contraception d’urgence n’était pas abordée systématiquement. Les internes insistaient sur l’intérêt de l’utilisation du préservatif en prévention des infections sexuellement transmissibles. Ils craignaient la survenue d’effets indésirables à type de thrombose en cas de tabagisme. La plupart pourraient envisager une consultation dédiée gratuite. Cette étude semble montrer que les internes de médecine générale trouveraient cette première consultation de demande de contraception difficile à mener, se plaindraient d’un manque de connaissances ayant pour conséquences une prise en charge parfois peu adaptée aux adolescentes, mais pouvant être améliorée par une formation pratique en lien avec les données actualisées de la science.