Pieros

Les usages problématiques des substances psychoactives (SPA) concernent une large part de la population entraînant des répercussions sanitaires, sociales, économiques et judiciaires. L'objectif consiste à comprendre le contexte dans lequel se déroule leur repérage au sein de la consultation de médecine générale et le confronter aux recommandations de repérage précoce. Cette étude a été menée à partir d’une enquête qualitative, d’avril à novembre 2014, par entretiens semi-directifs auprès de médecins généralistes de la Loire, s’appuyant à la fois sur le DSM-V et sur la mise en œuvre d’un outil expérimental de repérage précoce (test PB SCO/RE) respectant les nouvelles recommandations de l’HAS 2007 et 2014. Les praticiens montrent ainsi une certaine volonté de prise en charge des mésusages de SPA, mais ils éprouvent un réel manque de confiance dans les techniques de dépistage. Une mise à distance des situations relevant de mésusages est justifiée par un malaise lors des soins : autour d’un doute sur l’efficacité et plus fondamentalement du fait de la mise à mal de la relation médecin-patient par la prescription et le suivi de traitements substitutifs. L’utilisation de tests courts ne semble pertinente que si elle est réalisée de façon intuitive et naturelle, dans un entretien fondé sur une relation de confiance. Les praticiens souhaitent donc des formations adaptées à la pratique en cabinet de médecine générale et une démonstration de la possibilité de valorisation des actions de repérage et de prise en charge des SPA.