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Annonce du diagnostic d’obésité infantile : regards croisés médecins patients.

2017
Santé
Auteurs Physiques
  • LIME (F.)
  • PONTIER (L.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Résumé
Malgré les différentes politiques de prévention et prise en charge de l'obésité infantile, sa prévalence ne baisse pas en France. Lorsque le diagnostic est posé par le médecin généraliste, il n'est pas toujours annoncé à l'enfant et sa famille. Notre objectif était d'explorer le ressenti des médecins généralistes et des enfants patients vis-à-vis de l'obésité infantile, notamment au moment du diagnostic. Nous avons mené une double étude qualitative par entretiens individuels et focus-groupe, de manière semi-dirigée. Les données ont été triangulées. Douze médecins et quatorze enfants de 6 à 15 ans ont été interrogés, sur Lyon et sa région, entre janvier 2014 et janvier 2017. Lorsqu'ils font l'annonce de l'obésité, les médecins expliquent, adaptent leur propos à l'enfant, dédramatisent. Les médecins évoquent comme freins à l'annonce diagnostique : le manque de temps, la crainte de faire souffrir l'enfant, les résultats décevants, un manque de conviction. Les enfants expriment la souffrance induite par leur pathologie, avec des répercussions physiques, psychologiques, sociales et scolaires. L'annonce est vécue parfois difficilement par les enfants, mais elle leur semble nécessaire pour envisager la guérison. Ils attendent du médecin qu'il les déculpabilise, les rassure et les conseille. L'enfant obèse est au coeur d'un véritable cercle vicieux. Le médecin généraliste est une des clés permettant de mettre fin à sa souffrance, mais semble l'ignorer. L'annonce diagnostique doit être faite le plus précocement possible, avant même que l'enfant souffre. Ainsi l'annonce est moins difficile pour le médecin et la prise en charge est plus simple. Bien que les enfants soient la plupart du temps conscients de leur problème de poids, ils ont besoin d'être reconnus en tant que malades pour pouvoir changer L'enfant attend du médecin qu'il mette en œuvre les compétences attendues dans le suivi d'une maladie chronique : disponibilité, empathie, absence de paternalisme, approche centrée patient. Le médecin généraliste possède ces aptitudes et sait en faire usage lorsqu'il est convaincu de sa nécessité. Le rôle du médecin traitant est d'informer l'enfant et ses parents dès les premiers signes d'alerte concernant sa croissance staturo-pondérale. Ainsi il pourrait permettre un bénéfice individuel pour l'enfant qui serait suivi et pris en charge avant de ressentir les conséquences de la pathologie, ainsi qu'un bénéfice collectif probable de diminution de la prévalence de l'obésité infantile. Actuellement, l'obésité infantile semble souffrir du manque de reconnaissance en tant que pathologie chronique de la part des médecins, des patients et des autorités de santé.
Accès à l'étude
*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


Pour compléter ces informations, n'hésitez pas à interroger également la partie Indicateurs et Répertoires