Pieros

L'évolution de la formation du futur médecin généraliste a mené à la création successive de stages ambulatoires de niveau 1 et 2. Ils permettent à l'interne de pratiquer la médecine générale ambulatoire de manière encadrée puis autonome et sont souvent considérés comme un moyen d'attirer les jeunes médecins. L'objectif de ce travail est d'évaluer l'influence des ces stages sur l'évolution du projet professionnel des jeunes médecins généralistes et secondairement d'identifier des pistes de réflexion pour améliorer l'attractivité du département de l'Ain sur les jeunes médecins généralistes. Nous avons réalisé une étude quantitative rétrospective descriptive réalisée auprès de 273 anciens internes de médecine générale ayant effectué un stage ambulatoire dans le département de l'Ain entre Novembre 2008 et Octobre 2015. Ils ont été contactés par mail afin de répondre à un questionnaire. Sur les 273 personnes contactées, il y a eu 170 réponses dont 155 réparties en 4 groupes : 62 remplaçants, 50 installés, 38 salariés et 5 ayant une activité mixte. Le choix du stage a été principalement motivé par sa localisation géographique, sa réputation et la présence d'une aide financière qui été déterminante pour 35,9% des répondants. Le stage a eu un impact plus important sur le projet professionnel des médecins salariés qui voulaient initialement exercer en ambulatoire à 42,1%. Les cabinets de groupe (ou pluridisciplinaires), le milieu d'exercice ainsi que le statut de maitre de stage universitaire ont été plébiscités par la majorité des médecins exerçant en libéral. Le stage ambulatoire a abouti à des remplacements et des installations, parfois chez le MSU. 88% des installations ont fait suite à une opportunité proposée et pour les 15 installés dans l'Ain, les installations secondaires à une opportunité proposée dans le cadre du stage ambulatoire représentent 53,3% des cas. Le projet professionnel des internes a évolué au cours du stage ambulatoire sur différents critères : le type de cabinet, le mode d'exercice libéral ou salarié, la découverte d'une zone géographique, l'organisation de leur temps de travail, l'accès à des opportunités de remplacements ou d'installation, la volonté de devenir MSU. Plusieurs éléments pourraient concourir à améliorer l'attractivité du département auprès des jeunes médecins : augmenter le nombre de terrains de stage, compléter l'aide financière par une assistance logistique, identifier les étudiants susceptibles d'exercer en milieu rural, former les internes à la gestion administrative, développer les postes de médecins généralistes salariés, promouvoir l'exercice de groupe, centraliser les informations et améliorer leur lisibilité.