Pieros

La protection de l'enfance et le dépistage des enfants en danger ou a risque de l'être est une mission majeure de médecine générale et de sante publique puisque les chiffres estiment a 10% le nombre d'enfants en potentiel danger en population générale. Pour autant, les chiffres rapportent que seules 1% des informations préoccupantes sont réalisées par les médecins généralistes. Quelles sont les causes de ce faible pourcentage ? Quels sont les déterminants a la réalisation des procédures de signalement par les médecins généralistes dans le département de l'Ain ? Pour tenter de répondre àces questions, nous avons réalisé une étude qualitative en réalisant 12 entretiens individuels avec des médecins généralistes de l'Ain. Les résultats rapportent des médecins concernes mais hésitants car mal formes selon eux, avec des représentations erronées sur le sujet, les procédures et les acteurs de la prise en charge. Ce sujet, décrit comme inconcevable, renvoie aux médecins des émotions négatives et des réactions de coping rendant difficile un dépistage efficace. Ils mettent en place des stratégies d'évitement et d'enquête pour éviter les voies officielles face au doute, de peur de se tromper et de signaler a tort. Les freins sont présents a tous niveaux : par rapport a l'enfant et sa famille, au sujet même et aux émotions auxquelles il renvoie le médecin, par rapport aux institutions et procédures et par rapport au médecin lui-même avec des freins psychologiques. Ces résultats ont donc permis de réfléchir et discuter des pistes de travail pour l'amélioration du dépistage a l'avenir. La promotion des outils existants peu connus des médecins, la création d'autres outils pratiques et la mise en place de temps de formations en partant des résultats de ces travaux et des besoins des médecins recueillis dans leurs témoignages.