Pieros

L’insomnie chronique est un trouble fréquent en France. Les traitements médicamenteux sont toujours largement prescrits dans cette indication alors que les thérapies cognitivo-comportementales ont montré leur efficacité. Cette étude avait pour but de déterminer la place des thérapies cognitivo-comportementales dans la prise en charge de l’insomnie par les généralistes et les freins à leur utilisation. Une étude transversale d’observation des pratiques des généralistes a été menée en 2016. Un questionnaire en ligne a été diffusé par mail à environ 1 000 médecins généralistes de la Loire via le conseil de l’Ordre. 105 questionnaires ont pu être analysés. Les traitements non médicamenteux étaient rarement utilisés en première intention (7.6 %). L’homéopathie et la phytothérapie (58.1 %), et les benzodiazépines et hypnotiques (20 %J étaient majoritairement utilisés. Le manque d’accès au niveau local et le surcoût pour le patient limitaient principalement l’orientation vers les thérapeutes spécialisés en thérapies cognitivo-comportementales. 55.2 % des généralistes n’avaient jamais adressé de patient vers un spécialiste pour ces thérapies. Seuls 13 % des généralistes utilisaient les thérapies cognitivo-comportementales en consultation, le manque de formation et le caractère chronophage apparaissant comme les principaux freins à leur usage. Les thérapies cognitivo-comportementales sont peu employées par les généralistes de la Loire. Une meilleure formation des médecins, un temps d’écoute et d’information dédié à la plainte de l’insomnie, et la création d’un guide d’aide à la pratique des thérapies cognitivo-comportementales à destination du généraliste pourraient améliorer la prise en charge de l’insomnie chronique.