Pieros

Dans une société où la sédentarité est la 1ere cause évitable de mortalité, l'intérêt de l'activité physique comme outil de santé a largement été démontré. L'activité physique constitue une réelle thérapeutique non médicamenteuse et peut à ce titre faire l'objet d'une prescription sur ordonnance. Les médecins généralistes, connaissant leurs patients dans leur globalité biopsychosociale et véritables acteurs de la promotion de la santé, sont au cœur du processus de prescription d'activité physique. Cependant, l'utilisation de cet outil n'est qu'occasionnelle, notamment dans la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques, supposant alors que cette prescription se heurte à différents obstacles. L'objectif principal de ce travail était de recueillir les perceptions des médecins généralistes concernant la prescription d'activité physique pour les patients atteints de pathologies chroniques dans le but d'identifier ainsi les éventuelles difficultés rencontrées lors de cette prescription. L'objectif secondaire était de recueillir les propositions des médecins généralistes concernant les éléments qui pourraient leur faciliter cette prescription. Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés réalisés entre le 9 août 2017 et le 27 avril 2018 a été menée auprès de 12 médecins traitants de patients atteints de pathologies chroniques, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les médecins interrogés accordaient une place primordiale à la promotion de l'activité physique dans la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques et soutenaient le principe de la prescription d'activité physique sur ordonnance. Plusieurs médecins déploraient le manque d'indications précises et de recommandations pour en réaliser la prescription initiale. Pour la plupart des médecins, cette prescription ne présentait que peu d'intérêt si elle n'était pas suivie d'une prise en charge professionnelle et encadrée. Cela fait émerger le rôle des dispositifs Sport Santé dont le principe est encensé mais dont l'accessibilité est discutée. La prescription d'activité physique rencontre d'autres freins émanant des patients atteints de pathologies chroniques comme le manque d'attrait pour l'activité physique, des difficultés à changer leurs comportements ou encore des capacités physiques amoindries. D'autres freins peuvent venir des médecins qui ne sont pas à l'aise avec cette prescription inhabituelle, qui regrettent le manque de temps ou le manque de formation pour prescrire de l'activité physique. Ceci amène les médecins à faire plusieurs propositions, qu'il s'agisse d'une promotion renforcée de l'activité physique dès l'enfance, d'une meilleure formation des professionnels de santé ou d'une promotion pluridisciplinaire. Alors que l'activité physique est reconnue comme un outil thérapeutique utile par les médecins généralistes pour les patients atteints de pathologie chroniques, elle n'est que peu prescrite. Les nombreux freins observés chez les patients, les médecins et les structures spécifiques montrent qu'un changement plus général est nécessaire pour que l'activité physique prenne toute sa place dans la prise en charge des patients chroniques.