Pieros

L’automédication est une pratique répandue dans notre société induisant une gestion autonome de sa santé. Selon une étude IPSOS de 2015, 91 % des français se sentent capables de gérer des problèmes de santé simples. Ce phénomène a fait l’objet de peu d’études chez les étudiants en médecine. L'objectif de cette étude vise à analyser la perception de l’automédication chez les étudiants en médecine de Saint-Étienne et évaluer le lien éventuel entre leur automédication et l’acquisition de connaissances médicales et du droit à prescrire. Ainsi, une étude observationnelle descriptive transversale, monocentrique, par auto-questionnaire anonyme a été conduite du 9 Mars 2018 au 2 Mai 2018 auprès de 1 382 étudiants en médecine de Saint-Étienne de la 2ème année de médecine à la dernière année d’internat. Le taux de participation était de 40.7 % soit 563 réponses exploitables. L’âge moyen était de 24.1 ans avec 65.5 % de femmes et 34.5 % d’hommes. Le taux d’automédication était de 79.8 % toute promotion confondue. La quasi-totalité des participants pensaient que l’automédication dans la population générale était une pratique à risque (524 soit 93.1 %) : 231 (96.3 %) internes et 293 (90.7 %) étudiants. Sur l’ensemble des participants s’automédiquant, 406 (90.4 %) qualifiaient leur automédication de responsable. Les étudiants utilisaient préférentiellement les médicaments d’une précédente ordonnance (64.6 %) contrairement aux internes qui se les procuraient via leur stage par accès à l’ordonnancier ou à la salle de soin (55.1 %). La majorité des répondants sont défavorables à l’interdiction de l’auto prescription. Ce refus semble montrer l’importance de l’appropriation du pouvoir médical et la difficulté à s’en dessaisir.