Pieros

En raison du contrôle insuffisant de l'asthme chez de nombreux patients, la coopération entre les professionnels de la santé est considérée comme une stratégie prometteuse pour améliorer les résultats de l'asthme. Cette étude a exploré les points de vue et les attitudes des patients asthmatiques sur leur parcours de soins, et particulièrement sur les soins en coopération. Nous avons réalisé une étude qualitative basée sur des entretiens individuels chez 30 patients asthmatiques âgés de 18 à 40 ans, recrutés en soins primaires français. Nous avons effectué une analyse thématique des données collectées en utilisant le logiciel NVivo. Selon les patients, les multiples acteurs potentiellement impliqués dans la prise en charge de l'asthme étaient répartis selon qu'ils étaient visibles par les professionnels de la santé (médecin généraliste, spécialiste, pharmacien, kinésithérapeute, entourage proche), cachés par les patients (thérapeute de médecines complémentaires et alternatives) ou inexistants (infirmier, médecin du travail). La prise en charge de l'asthme, du diagnostic au suivi, s'avérait être non structurée, ce qui était associé à un défaut d'éducation thérapeutique. Cela était favorisé par l'ambivalence des patients (par rapport à la maladie et aux traitements), une mauvaise communication entre patients et professionnels de santé (manque d'écoute et vocabulaire inapproprié des médecins, non-dits des patients) et une faible coopération entre professionnels (limitée au couple généraliste/spécialiste). La prise en charge de l'asthme bénéficierait probablement d'un parcours de soins plus coordonné, à chaque phase de la maladie, compatible avec les attentes et les objectifs des patients. Elle devrait s'appuyer sur des organisations améliorées (implication des autres professionnels de santé et du patient en tant que partenaire) et des processus partagés (suivi régulier, outils spécifiques).