Pieros

En France, le diabète de type 2 est une maladie chronique dont la prévalence ne cesse d'augmenter. Devant ce que l'OMS considère désormais comme une pandémie, le risque est plus élevé chez les populations migrantes par rapport au reste de la population générale. Or, il existe de nombreuses difficultés de prise en charge ainsi que des inégalités de santé dans les populations migrantes en médecine générale. Cette étude pose la question de l'influence que peuvent avoir les facteurs sociaux et culturels dans la prise en charge d'un patient immigré maghrébin de première génération, en médecine générale. Une analyse qualitative est ainsi réalisée sous la forme d'entretiens auprès de 15 patients d'origine maghrébine, diabétiques de type 2, résidant actuellement en France. Notre étude montre le rôle pivot du médecin généraliste, premier et souvent seul intervenant de santé dans cette pathologie, et particulièrement chez les patients migrants. Le diabète est une maladie chronique qui touche le patient dans sa globalité. La culture, les croyances, les représentations de la maladie, du médecin et du traitement interviennent donc au premier plan, et une approche purement biomédicale serait vouée à l'échec. La diététique est un support majeur du traitement, la stratégie nutritionnelle doit intégrer la famille et surtout la personne qui cuisine. De ce fait, la culture alimentaire et les traditions culinaires doivent être au centre de l'accompagnement diététique des patients d'origine maghrébine. L'éducation thérapeutique doit prendre en considération ces aspects et s'adapter aux pratiques des patients. Enfin, notre étude montre la complexité de la relation soignant-soigné en contexte interculturel et pose les jalons d'une réflexion pourla formation de professionnels de santé aux représentations culturelles en santé