Pieros

Notre recherche est une étude ancillaire à l'étude LACMé, essai clinique randomisé contrôlé, qui proposait à des patients atteints de la maladie d'Alzheimer au stade débutant des ateliers de chant choral donnant lieu à des concerts. Nous nous sommes interrogés sur ce que peut apporter la pratique du chant choral au couple aidant-aidé. L'objectif principal de cette recherche était d'explorer l'expérience vécue et les représentations sociales du couple aidant-aidé dans le quotidien avec la maladie et d'évaluer les effets d'une prise en charge non médicamenteuse artistique comme aide à la réinsertion sociale ou familiale et un soutien pour les proches aidants. Thèse qualitative, où treize entretiens semi-dirigés ont été réalisés, six auprès de patients ayant participé aux ateliers chant choral de l'étude LACMé, et sept auprès d'aidants. La maladie d'Alzheimer semble être la maladie du silence , repliant la personne chez elle en l'écartant de la société par des difficultés conversationnelles. La pratique du chant choral permet de sortir d'un quotidien répétitif et se présente comme un soupir dans la vie avec la maladie et discret point d'orgue de complet bien-être . Le concert bouscule les représentations sociales vers un contrepoint . Il apparaît que chanter propose une nouvelle inspiration aux soins, vers un uni-soin autour des possibles à préserver, malgré les discordances de tempi et dissonances des réalités . Ce travail a mis en évidence des résonances entre les effets ressentis du chant et certains facteurs définissant la bonne santé subjective. De nouvelles perspectives de recherche en résultent, certaines proposées par des enquêtés concernant d'autres domaines en santé, par exemple en service de psychiatrie. Chanter en chœur améliore la qualité de vie de la dyade aidant-aidé et propose des perspectives optimistes. La reproductibilité et la généralisation des effets attribués au chant par exemple à des stades plus avancés de la maladie d'Alzheimer, demeurent à être évaluées par de nouvelles études.