Pieros

L’aromathérapie est une médecine alternative et complémentaire en plein essor malgré l’absence de validation scientifique et le risque d’effets secondaires. L’objectif de cette recherche était de comprendre les motivations des patients à utiliser les huiles essentielles. Cette étude qualitative s’est basée sur des entretiens semi-dirigés auprès de dix personnes recrutées par effet « boule de neige » en Rhône-Alpes. L’échantillon était représentatif de la population ayant recours aux médecines non conventionnelles. L’aromathérapie était perçue comme dénuée d’effets indésirables du fait de son origine naturelle, plus puissante et plus simple d’utilisation que les autres médecines alternatives et complémentaires. Les patients craignaient les effets indésirables liés aux médicaments. Dans les pathologies bénignes ou fonctionnelles, ils utilisaient les huiles essentielles lorsqu’aucune proposition médicamenteuse n’était faite en médecine conventionnelle, leur permettant de combler un vide thérapeutique. L’aromathérapie trouvait sa place dans le cadre de pathologies lourdes comme soin de support en apportant un mieux-être. Souhaitant une prise en charge globale, les personnes aspiraient à un recentrement sur le malade plutôt que sur la maladie. Des dysfonctionnements dans la relation avec leur médecin pouvaient motiver le recours aux huiles essentielles. Alors que le recours à l’aromathérapie est une façon pour le patient d’être acteur de sa santé et d’affirmer son autonomie dans son itinéraire thérapeutique, l’amélioration de la communication entre médecin et malade lors de cette utilisation semble être importante pour comprendre les attentes du patient et éviter la survenue d’effets indésirables.