Pieros

La médecine interne, par sa vision globale, représente idéalement la continuité hospitalière de la médecine générale ambulatoire. Mais ses contours ont évolué au cours du temps. Les objectifs de cette étude étaient d’analyser les attentes des médecins généralistes vis-à-vis de la médecine interne (en général et plus particulièrement vis-à-vis du service du CHU de Saint-Étienne), de savoir si elles s’étaient modifiées dans les deux dernières décennies, ainsi que d’évaluer la qualité de la communication entre les deux spécialités. Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive et quantitative auprès des médecins généralistes de la Loire, avec un questionnaire en ligne diffusé par l’Ordre départemental des médecins de la Loire et le Département universitaire de médecine générale de Saint-Étienne entre octobre et décembre 2018. Cent trente-deux questionnaires ont été analysés, soit 21 % des envois. Les médecins généralistes privilégiaient le recours aux internistes pour les pathologies inflammatoires et auto-immunes, ainsi que pour l’hématologie non maligne, les troubles psychosomatiques, les maladies génétiques, la gestion des incidentalomes et des symptômes généraux. Ces attentes ont peu changé en 20 ans, mais certains motifs de recours liés aux orientations historiques du service du CHU (endocrinologie, prise en charge du risque vasculaire) ont disparu. Les délais de rendez-vous de consultation et d’hospitalisation étaient estimés trop longs. Pour favoriser les échanges professionnels, la mise en place d’une ligne téléphonique directe dédiée et d’une adresse électronique sécurisée étaient souhaitées. Les comptes rendus hospitaliers étaient jugés de bonne qualité et pédagogiquement utiles, mais leur réception était jugée comme parfois trop tardive. Les praticiens hospitaliers étaient personnellement assez peu connus des généralistes. Les médecins généralistes ligériens sont globalement satisfaits du service de médecine interne pour la gestion des pathologies et problèmes traditionnellement dévolus à la spécialité et de la polypathologie. L’échange avec des interlocuteurs personnellement connus semble souhaité, et pourrait être favorisé par la mise en place de moyens de communication directs.