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Niveau d’activité physique préopératoire et évolution postopératoire immédiate après une chirurgie cardiaque programmée.
2019
Santé
Auteurs Physiques
- VERCRUYSSE (Marc)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
Les outils classiques d’aide à l’évaluation du risque périopératoire en chirurgie cardiaque n’intègrent pas d’indicateurs du niveau d’activité physique des patients. Or les données de la littérature suggèrent que la sédentarité est associée à une dégradation de la réserve fonctionnelle, capital mis en jeu au décours d’une chirurgie. Une étude pilote basée sur un suivi de cohorte prospectif monocentrique a été menée en service de chirurgie cardiaque au CHU de Saint-Étienne. L’objectif de cette étude était d’évaluer si l’activité physique préopératoire, estimée par le questionnaire POPAQ (Population Physical Activity Questionnaire), était associée à l’évolution périopératoire de patients de chirurgie cardiaque programmée. À terme, la période préopératoire pourrait être mise à profit via des programmes de préhabilitation à destination des patients identifiés comme les plus sédentaires. De janvier à avril 2018, les patients en attente de chirurgie cardiaque non urgente au CHU de Saint-Étienne étaient inclus dans l’étude et ont rapporté leurs niveaux d’activité physique quotidienne via le questionnaire POPAQ. Les critères de jugement principaux relevés et comparés aux données d’activité physique étaient la durée de séjour en réanimation cardiaque postopératoire, la durée de séjour hospitalière totale, et le score SOFA (Sequential Organe Failure Assesment) calculé à 24 heures. 44 patients ont été inclus dans la cohorte étudiée. Les durées de séjour étaient significativement plus élevées dans le sous-groupe de patients dont le niveau d’activité physique préopératoire était inférieur aux recommandations de l’OMS, aussi bien pour la durée de réanimation postopératoire, que pour la durée de séjour hospitalière totale. Par ailleurs, il existait une association significative entre un niveau d’activité physique préopératoire inférieur aux recommandations OMS et une durée de séjour en réanimation supérieure ou égale à 5 jours. Enfin, il existait une relation significative, inversement proportionnelle entre le niveau d’activité physique modérée et la durée de séjour en réanimation postopératoire. Malgré le faible effectif de notre population, nos résultats sont concordants avec les données de la littérature selon laquelle le niveau d’activité physique préopératoire est associé à l’évolution postopératoire. Ces observations ont d’ores et déjà donné lieu à des programmes de réentrainement préopératoire en chirurgie cardiaque. Si les premiers essais sont encourageants, il apparaît que les candidats à ces programmes de préhabilitation doivent être ciblés sur la base de critères objectifs pour espérer de meilleurs résultats. C’est selon ce rationnel qu’un projet d’étude de l’impact du niveau d’activité physique préopératoire évaluée en accélérométrie sur l’évolution postopératoire immédiate après une chirurgie cardiaque programmée a été déposé au CHU de Saint-Étienne, et doit inclure 280 patients dans une cohorte prospective monocentrique d’ici 2021.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (74 p.) – Lieu de consultation : BU St-Etienne