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Étude de 66 patients adressés par leur médecin traitant en consultation de maladies infectieuses pour suspicion de maladie de Lyme.
2019
Santé
Auteurs Physiques
- LIENHART (R.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
La maladie de Lyme est une pathologie infectieuse transmise par les tiques d'incidence croissante ces dernières années, notamment en France. Elle fait l'objet d'une médiatisation importante actuelle et le nombre de consultations est en augmentation, avec des patients présentant parfois des symptômes multiples et variés. Il existe dans la population générale et parmi les professionnels de santé un débat concernant les formes cliniques, et les pratiques diagnostiques et thérapeutiques de certains médecins. L'objectif de l'étude était de décrire une population adressée pour une suspicion de maladie de Lyme en consultation de maladies infectieuses. Nous recensions les symptômes amenant à consulter, le parcours de soins, les antibiotiques reçus et le diagnostic final retenu. Il s'agissait d'une étude rétrospective, descriptive et monocentrique. Les patients inclus consultaient entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2017 au centre hospitalier de Vienne, en Isère. Au total, 66 patients ont été inclus dans l'étude. Un tiers avait des antécédents de pathologies ostéo-articulaires. 69,7 % des patients se plaignaient d'asthénie, 79,8 % d'arthromyalgies. La durée médiane d'antibiothérapie était de 28 jours par patient. Il existait un mésusage des antibiotiques dans 27,3 % des cas. Au total, une borréliose de Lyme a été retenue chez 31,8 % des patients. Cela comprenait des phases primaires pour 57,1 % d'entre eux, des neuroborrélioses dans un tiers des cas. Parmi les patients pour lesquels le diagnostic de maladie de Lyme n'avait pas été retenu, 44,4 % présentaient un diagnostic différentiel rhumatologique. On retrouvait une cause plurifactorielle aux troubles dans 20% des cas. Enfin, 16,7 % des patients sont restés sans diagnostic au terme du suivi. Une démarche multidisciplinaire semble nécessaire pour améliorer l'approche diagnostique et proposer une prise en charge globale adaptée, ce qui permettrait également de limiter les situations d'errance. Outre les mesures préventives de protection contre les tiques, il semble nécessaire d'éduquer les patients à l'interprétation de la sérologie et aux indications d'antibiothérapie. De même, la formation des médecins doit se poursuivre, notamment concernant l'indication et l'interprétation des sérologies ainsi que les indications de traitement. Des études prospectives et qualitatives permettraient de mieux évaluer certains paramètres ainsi que l'impact sur la qualité de vie.
Accès à l'étude