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Découverte d’une azoospermie : faut-il attendre deux à trois mois le résultat du deuxième spermogramme avant de réaliser un bilan d’infertilité ?

2020
Santé
Auteurs Physiques
  • PEROUSE (Côme)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
  • Université de St Etienne
Résumé
L’azoospermie est définie par l’absence de spermatozoïdes après centrifugation à 300g pendant 15 minutes du sperme et examen approfondi du culot. Une azoospermie est retrouvée chez environ 1 % des hommes dans la population générale et chez environ 10 à 15 % des hommes infertiles. Les résultats des spermogrammes chez l’homme donnent parfois des résultats fluctuants. Avant de débuter un bilan d’infertilité masculin devant une anomalie du spermogramme, il est recommandé de réaliser un deuxième spermogramme à 2 ou 3 mois d’intervalle. Ce délai correspond à la durée de la spermatogenèse (environ 74 jours). Cette recommandation de grade A n’est fondée sur aucune étude de niveau de preuve élevé et englobe toutes les anomalies du spermogramme. Ce délai de 2 à 3 mois et l’absence de recherche étiologique sont une source supplémentaire de stress dans cette population de couples infertiles déjà soumis à un stress non négligeable. Nous avons voulu vérifier l’intérêt d’attendre le deuxième spermogramme avant de débuter le bilan d’infertilité lors de la découverte d’une azoospermie. Nous avons recueilli sur notre population d’hommes azoospermes les résultats des différents examens réalisés, dont le premier et deuxième spermogramme. Ces résultats permettent d’explorer les éléments qui pourraient justifier ou non le maintien de ces recommandations. Une étude rétrospective, descriptive, monocentrique au laboratoire d’aide médicale à la procréation du CHU de Saint-Étienne a été réalisée du 01 janvier 2007 au 31 décembre 2018. Nous avons extrait l’ensemble des azoospermes pendant cette période. Nous avons comparé les résultats du premier et du deuxième spermogramme réalisés pour chaque patient. Nous avons calculé le pourcentage de fois où le résultat du deuxième spermogramme est différent du premier résultat. Nous avons calculé le pourcentage de fois ou le bilan d’infertilité initial s’avère inutile, quand le résultat du deuxième spermogramme est différent. Nous avons également comparé l’épidémiologie du bassin stéphanois à une population européenne afin de voir si une pratique locale pourrait être élargie à une population nationale voire internationale. Pendant cette période, 227 patients azoospermes ont été retrouvés, 50 ont été exclus par manque d’information. Sur les 177 cas étudiés, nous retrouvons une différence entre les deux spermogrammes pour 8 patients, soit dans 4.5 % des cas. Sur les 8 spermogrammes différents du premier, un seul s’est normalisé. Dans 0.56 % (1/177), si le bilan avait été réalisé dès la découverte de l’azoospermie lors du premier spermogramme, ce dernier aurait été réalisé de manière abusive. Les étiologies des azoospermies recensées dans le bassin stéphanois semblent comparables aux données retrouvées dans la littérature. Il a été retrouvé 21.9 % d’azoospermie d’origine obstructive à Saint-Étienne versus 15 à 20 % dans la littérature, 72.3 % d’azoospermie non obstructive versus 70 % et 5.3 % d’origine mixte versus 10 % respectivement. Dans notre étude pour les patients azoospermes, dans 4.5 % (8/177) nous retrouvons une différence entre le premier et le deuxième spermogramme. Dans seulement 0.56 % des cas, le deuxième spermogramme s’est normalisé et le bilan initial est inutile. Ce très faible pourcentage ne justifie pas d’attendre 2 à 3 mois pour débuter le bilan d’infertilité. Les pratiques au CHU de Saint-Étienne sont modifiées depuis ces résultats. Ces pratiques pourraient être étendues à tous les centres, étant donné que l’épidémiologie de notre bassin de population est comparable à une population européenne. Pour valider ces pratiques, il faudrait réaliser une étude multicentrique française voire internationale avec un effectif plus important de patients azoospermes.
Accès à l'étude

Thèse de médecine (38 p.) – Lieu de consultation : BU St-Etienne

*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


Pour compléter ces informations, n'hésitez pas à interroger également la partie Indicateurs et Répertoires