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Évolution et vécu des personnes âgées fragiles ayant participé au programme de rééeducation en « Hôpital de jour – Soins de suite et de réadaptation » au Centre hospitalier gériatrique du Mont d’Or : une étude quantitative et qualitative.
2021
Santé
Auteurs Physiques
- BALEZEAU (M.)
- BENET (P.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
Le syndrome de fragilité de la personne âgée augmente le risque de survenue d'évènements défavorables : chutes, hospitalisations voire décès. Sa prise en charge permet une réversibilité du statut de fragilité, et réduit ou retarde ainsi ses conséquences. Ce constat a motivé l'ouverture de nombreux programmes de rééducation, comme au Centre Hospitalier Gériatrique (CHG) du Mont d'Or où la fragilité est prise en charge au sein d'un « Hôpital de Jour – Soins de Suite et de Réadaptation » (HDJ-SSR). L'étude s'est intéressée d'un côté à l'effet de la rééducation sur les marqueurs de la fragilité, et d'un autre côté sur le vécu de la fragilité chez les participants au programme de rééducation. Deux études menées conjointement auprès de 14 participants à la rééducation de la fragilité en « HDJ-SSR » du CHG du Mont d'or. Premièrement une étude quantitative descriptive et rétrospective des données de l'évaluation gériatrique avant, à l'issue de la rééducation multi-domaine, et 6 mois après. Deuxièmement, une étude qualitative phénoménologique par entretiens semi‐dirigés. Entretiens analysés de façon indépendante par deux chercheurs avec une approche sémio-pragmatique de Peirce. 14 participants étaient inclus dans l'étude. La rééducation multi-domaine permettait une amélioration de la condition physique évaluée par le test de marche 6 minutes, (moyenne des différences - 36.16 ; IC 95%: - 59.69, -12.64 ; p 0.006), et une amélioration du score de Ricci et Gagnon mesurant le niveau d'activité physique (moyenne des différences -8 ; IC 95% -12.81,-3.18 ; p 0.0035), à l'issue de la rééducation. Ces résultats ne se retrouvaient pas six mois après la rééducation. Il n'y avait pas de modification du statut thymique, du statut nutritionnel, de la plainte mnésique, de la force de préhension et de la vitesse de marche. Du côté du vécu, les participants décrivaient un déclin progressif à la fois physique et cognitif qu'ils mettaient en lien avec le vieillissement physiologique. Il s'accompagnait de pertes diverses et d'une diminution des interactions sociales. Les deuils inhérents à cette période de vie faisaient réfléchir la personne à sa propre mort. La fragilité apparaissait comme un processus enclenché au début de la rééducation et fait d'étapes successives. Premièrement une prise de conscience, ensuite une acceptation de la fragilité, enfin une reprise en main de sa vie. Cela conduisait à une implication dans le monde et une amélioration de la vie sociale. La prise en charge en hôpital de jour favorisait la réalisation de ces étapes par le climat de confiance de sécurité et de liberté instauré. Le travail en groupe potentialisait l'effet de la rééducation. Ces études ont permis de mettre en lumière qu'une rééducation multi-domaine intense n'est pas suffisante pour avoir un effet sur le syndrome de fragilité à long terme. Cependant elle favoriserait le rétablissement de la vie sociale. Elles soulèvent également l'importance d'accompagner les différentes étapes de la fragilité (prise de conscience, acceptation et reprise en main de sa vie) en permettant une réflexion sur le sens de la vie.
Accès à l'étude