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Évaluation de la pratique de la transfusion préhospitalière de 2011 à 2018 au sein du RESUVal.

2021
Santé
Auteurs Physiques
  • BICH (J.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
  • Université de Lyon
Résumé
Après un traumatisme grave, l'hémorragie est à l'origine de 40% des décès survenant au cours des premières 24 heures. Elle représente après le TCG la seconde cause des décès observés. La prise en charge thérapeutique du choc hémorragique est codifiée par les recommandations formalisées d'experts (RFE) parues en 2014. Dans cette indication, la transfusion érythrocytaire est réalisable en toute sécurité en préhospitalier et son intérêt sur la mortalité dans les 24 premières heures a été démontré. Le but de notre étude est de décrire la pratique de la transfusion érythrocytaire préhospitalière (TEP) chez le traumatisé sévère, et les caractéristiques des patients transfusés en comparaison avec un groupe de patients non transfusés. Nous avons également recherché une amélioration des pratiques dans la prise en charge de la transfusion pré-hospitalière à partir de 2014. Il s'agit d'une étude observationnelle rétrospective multicentrique à partir du registre Trauma du Réseau des Urgences de la Vallée du Rhône, où les données sont colligées de façon prospective. De 2011 à 2018, 71 patients ont bénéficié d'une TEP sur 5143 patients. Notre population est majoritairement jeune (médiane à 35 ans) et masculine (74,42%). Le mécanisme du traumatisme est un AVP dans 63,77% des cas. Les traumatismes pénétrants sont surreprésentés dans le groupe transfusion avec 21,74% des patients contre 9,80% dans le groupe non transfusé. Les patients transfusés avaient un shock index supérieur, un ISS plus élevé, un premier HemoCue® plus bas, et une mortalité au déchocage et en réanimation plus importante. Le temps passé sur place par le SMUR était significativement allongé dans le groupe transfusion à 73 minutes contre 33 minutes dans le groupe non transfusé. Aucune complication immédiate de la transfusion n'a été rapportée. Le recueil de température a été insuffisamment réalisé ou colligé. L'analyse d'années en années montre une diminution du nombre de transfusion préhospitalière à partir de 2014, année de parution des RFE. Nos résultats montrent que la transfusion préhospitalière reste une pratique rare, utilisée pour les patients traumatisés les plus graves. Les critères de TEP sont hétéroclites et opérateur-dépendant. Un nombre important de patients l'a probablement été par excès. Il apparaît important de définir des critères prospectifs fiables de transfusion préhospitalière. Enfin notre étude soulève un réel débat concernant la durée de la médicalisation préhospitalière des patients les plus graves inclus dans notre étude.
Accès à l'étude

Thèse de pharmacie (57p.) – Lieu de consultation : BU Lyon 1

*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


Pour compléter ces informations, n'hésitez pas à interroger également la partie Indicateurs et Répertoires