Pieros

Le nombre de décès est en constante augmentation et les situations de fin de vie de plus en plus complexes. Il est donc important de prendre connaissance de la prise en charge de la fin de vie dans nos hôpitaux. L'objectif de notre étude est donc d'en réaliser un état des lieux. Nous avons réalisé une étude épidémiologique, descriptive et rétrospective sur la population décédée dans le groupement hospitalier L'Hôpital Nord-Ouest, sur 8 semaines, durant l'année 2019. Cent soixante-quatre patients ont été inclus. Cinquante-huit pourcent des patients décédés ont bénéficié d'un passage aux urgences durant leur dernier mois de vie. Ils étaient significativement plus souvent des patients âgés de 85 ans et plus, et atteints de maladie de l'appareil circulatoire. Quatre-vingt-sept pourcent des patients provenant d'EHPAD étaient entrés par les urgences pour leur ultime séjour. L'influence significative d'un décès attendu et de l'intervention des soins palliatifs sur cette prise en charge, mais aussi la fréquence de l'anticipation de la conduite à tenir en cas d'aggravation, montrent que les médecins adaptent régulièrement leurs pratiques en situation de fin de vie. Cependant, notre étude montre aussi une marge d'amélioration importante. Une des difficultés rencontrées a été d'anticiper le parcours de soins de patients fragiles et de reconnaitre ou de tracer clairement la fin de vie. Aucune recommandation officielle n'a été retenue pour juger de la qualité de la prise en charge de la fin de vie. Chaque critère proposé est donc à nuancer. L'anticipation et la personnalisation de cette prise en charge permettent d'être au plus proche de cet objectif. Cinq axes d'amélioration ont été dégagés et concernent les sujets suivants : la reconnaissance des patients en situation de fragilité, l'élaboration de leur projet de soins, l'anticipation de leur parcours de soins, l'amélioration de la prise en charge d 'une fin de vie imminente et le développement du lien entre l'hôpital et les EHPAD.