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Dépistage visuel chez les enfants de 0 à 6 ans : attentes des professionnels de santé et pistes d’amélioration au sein de la CPTS Portes du Dauphiné.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- BOIZARD (A.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
La forte prévalence des troubles visuels et la plasticité cérébrale de l'enfant imposent un dépistage précoce permettant une prise en soins rapide. Les recommandations établies sont cependant peu suivies. La CPTS Portes du Dauphiné a été initiée en septembre 2020 et une de ses missions prioritaires s'articule autour de l'organisation du dépistage des troubles du neuro-développement de l'enfant. Ce travail s'intéresse aux attentes des professionnels de santé de la CPTS Portes du Dauphiné concernés par le dépistage visuel de l'enfant de 0 à 6 ans, afin de mieux le coordonner et l'optimiser. L'objectif était d'apporter des pistes d'amélioration de la coordination de ce dépistage. Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés a été menée auprès de 14 professionnels de santé de la CPTS impliqués dans ce dépistage (8 médecins, 3 infirmières et 3 orthoptistes). Les professionnels de santé interrogés mettent en évidence des âges clés et des techniques de dépistage différentes selon leurs habitudes et leur formation. Chaque professionnel a ses propres représentations de son rôle et de celui de ses collègues dans ce dépistage. Elles sont parfois biaisées par une méconnaissance des pratiques professionnelles et des compétences de chacun. D'autres freins au dépistage ont été mis en évidence tels que le temps disponible, la nécessité d'une prescription médicale d'orthoptie ou le manque de moyens humains et matériels alloués à la PMI et à la santé scolaire. La difficulté à appliquer les recommandations par les soignants et notamment par les médecins généralistes amènent à reconsidérer la place de l'orthoptiste dans ce dépistage. Le territoire bénéficiant d'un bon réseau d'ophtalmologues et d'orthoptistes, il est nécessaire de s'appuyer sur la collaboration active déjà présente entre ces deux professions. Trouver un bon moyen de communication interprofessionnelle est essentiel pour favoriser l'exercice coordonné. Se connaitre et reconnaitre les compétences de chacun nécessite de mieux communiquer et la CPTS peut y participer en organisant des temps de rencontres interprofessionnelles. Elle peut également être à l'initiative de journées de formations théoriques et pratiques, réalisée par les acteurs du territoire. L'absence d'harmonisation du dépistage incite à la mise en place d'un protocole de soin sur le territoire de la CPTS, afin d'améliorer la stratégie de dépistage. La mise en place d'une consultation orthoptique systématique entre 9 à 12 mois, en l'absence d'antécédents familiaux, et une délégation de tâches du dépistage réalisé par les puéricultrices de PMI aux orthoptistes libéraux, à l'âge scolaire, pourraient être envisagés. Le coût et l'efficacité de ces différentes propositions nécessiteraient d'être évaluées par la suite, enfin de savoir si elles pourraient être applicables sur d'autres territoires.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (139p.)