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Perception et habitudes de prise en charge de l’endométriose chez les médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

2022
Santé
Auteurs Physiques
  • CHAPELLUT (E.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
  • Université de Lyon
Résumé
L'endométriose est une pathologie fréquente et complexe qui souffre d'un retard au diagnostic. Cette pathologie est à l'origine de nombreux symptômes potentiellement invalidants qui retentissent sur la qualité de vie des patientes qui en souffrent. Les médecins généralistes sont en première ligne en tant qu'acteur de soins primaires. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer les habitudes de prise en charge des médecins généralistes concernant l'endométriose. Les objectifs secondaires étaient d'évaluer les facteurs influençant les connaissances des bonnes pratiques concernant l'endométriose par les médecins généralistes et d'identifier les difficultés rencontrées par les médecins généralistes concernant la prise en charge de l'endométriose. Il s'agit d'une étude prospective observationnelle. Un questionnaire anonyme sous forme de QCM a été adressé aux médecins généralistes installés et en exercice dans la région AURA via la mailing list de l'URPS. Les questions portaient sur les caractéristiques personnelles des répondeurs (âge, sexe, enfant, durée d'exercice, formation en gynécologie, etc.) ainsi que des questions de connaissances et des cas cliniques. La dernière partie du questionnaire portait sur la perception que les médecins généralistes avaient de l'endométriose et de leur pratique. Le recueil des réponses s'est effectué de décembre 2020 à avril 2021. 158 réponses ont été recueillies. Le profil des médecins de l'échantillon était plutôt des femmes (à 72%, d'une moyenne d'âge de 42 ans. 17,1% avaient suivi une formation spécialisée en santé de la femme. 54% des médecins généralistes interrogés connaissant la prévalence de l'endométriose. La dysménorrhée était le symptôme le plus recherché à l'interrogatoire par les médecins généralistes répondeurs. En cas de dysménorrhées, les médecins généralistes prescrivaient des antalgiques à 97% et une contraception oestroprogestative à 52%. L'échographie était largement prescrite en cas de symptômes évocateurs : à 72% en cas de dysménorrhées, à 68% en cas de troubles digestifs et/ou urinaires cataméniaux, à 82% en cas de dyspareunies et à 87% en cas de douleurs pelviennes chroniques. Les facteurs améliorant significativement le score de connaissance était le sexe féminin (27,37 vs 25,56, p=0,01), l'âge inférieur à 35 ans (27,97 vs 26,50, p=0,01), la présence d'une proche atteinte d'endométriose (28,03 vs 26,57, p=0,02), le suivi d'une formation en gynécologie (28,7 versus 26,48 ; p<0,001). Les médecins généralistes estimaient l'impact de l'endométriose sur la qualité de vie à 7,98/10, jugeaient un retard diagnostic préjudiciable à 7,05/10 et étaient moyennent satisfaits de leur pratique à 5,29/10 (p<0,01). Les médecins généralistes étaient assez performants sur le diagnostic et la prise en charge de l'endométriose. Les résultats étaient similaires à ceux d'une enquête conduite il y a 10 ans. Les médecins de l'étude avaient verbalisé leur souhait de formation supplémentaire, notamment par la création d'un site de référence en ligne ou d'un congrès spécifique aux médecins généralistes à l'endométriose. Une filière dédiée en région AURA ainsi qu'un MOOC existent déjà. La féminisation de la profession, la médiatisation de l'endométriose ainsi que les récentes modifications de la formation initiale des internes de médecine générale vont probablement avoir un impact sur la pratique des médecins généralistes concernant l'endométriose dans les prochaines années.
Accès à l'étude
*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


Pour compléter ces informations, n'hésitez pas à interroger également la partie Indicateurs et Répertoires