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Comment les internes de médecine générale développent-ils leur professionnalisme en dehors du cursus facultaire? Éclairage sur les apprentissages informels et le curriculum caché. Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès des internes du DES de Clermont-Ferrand issus des promotions 2015 et 16 des ECN.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- TAILLANDIER (J.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université Clermont Auvergne
Résumé
Contexte : La formation médicale est un processus de socialisation globale. Les compétences professionnelles des étudiants en médecine générale ne se développent pas uniquement au travers de leur cursus universitaire. De nombreux apprentissages se font de façon informelle voire « cachée » en dehors de l’institution, et influencent leur parcours. De par leur cadre conceptuel hétérogène et leur rôle sur le développement du professionnalisme, ils méritent d’être mieux caractérisés, afin d’en éviter les effets néfastes et d’en favoriser les bénéfices. Objectif : Explorer les influences des apprentissages informels et du « curriculum caché » sur le développement du professionnalisme des jeunes médecins généralistes. Méthode : Étude qualitative par entretiens individuels réalisés auprès d’internes de médecine générale d’Auvergne en fin de formation. Analyse phénoménologique interprétative. Résultats : Nous avons réalisé 12 entretiens individuels durant l’année 2020 auprès d’anciens internes de médecine générale de Clermont-Ferrand issus des promotions 2015 et 16 des ECN. Le professionnalisme du médecin généraliste se développe de façon importante en dehors de l’enseignement formel, par le biais d’apprentissages informels voire cachés, qui s’articulent autour de 6 grands domaines d’influence évolutifs : la vie privée avec ses expériences formatrices et son rôle équilibrant, la pratique en milieu hospitalier ou ambulatoire - qui sont l’occasion d’effets de modèles positifs ou négatifs -, la relation soignant-soigné, les échanges entre pairs, et l’accès sélectif aux ressources documentaires et de formation. Conclusion : Notre travail met en évidence l’importance de ce qui se joue en dehors de la faculté dans la formation des étudiants en médecine générale. Un accompagnement plus individualisé des internes dans la gestion psychique de leurs études, la mise en lumière de leurs expériences personnelles, une sensibilisation des encadrants aux effets de modèle et à l’importance de leur relation avec les étudiants, la facilitation des échanges entre co-internes inter-promotions et inter-spécialités, une meilleure formation des étudiants à la gestion des ressources documentaires de formation, une meilleure connaissance de ces notions d’apprentissages informels et cachés par les étudiants, les formateurs, et les institutions, pourraient être des pistes de réflexion en matière d’amélioration de l’éducation médicale.
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