Pieros

Introduction : Les personnes en situation de handicap éprouvent des difficultés à se mobiliser face aux barrières architecturales rencontrées. Afin de lutter contre cette forme de discrimination, la Loi du 11 février 2005 tente d'instaurer des règles pour l'accessibilité des Établissements Recevant du Public (ERP). Les cabinets médicaux sont des ERP de cinquième catégorie. Objectifs : Évaluation de l'accessibilité des cabinets médicaux libéraux de médecine générale du département de la Loire avec étude du ressenti auprès de patients à mobilité réduite. Matériel et méthodes : Étude prospective par envoi d'un questionnaire à tous les médecins du département couplée à une enquête prospective par envoi ciblé d'un questionnaire à un échantillon de patient à mobilité réduite (individus en fauteuil roulant, personnes âgées, enfant en poussette). Résultats : Le taux de participation de l'étude médecin est de 38,3 %. Seulement 11,2 % des cabinets médicaux (CM) sont entièrement accessibles. Les médecins plus âgés (> 50ans), exerçant le plus souvent seuls, sont moins accessibles que leurs homologues plus jeunes (< 50ans), souvent installés en cabinet de groupe ou en maison médicale (18 % vs 31 %). En effet les médecins en maison médicale sont plus accessibles que les médecins installés seuls (54,6 % vs 3,8 %). En campagne les CM sont plus accessibles qu'en ville (21,1 % vs 6,7 %). L'accessibilité des CM n'est pas fonction de la parité homme femme. Le fait d'avoir un cabinet médical accessible ne réduit pas le nombre de visite à domicile. Les taux d'accessibilité des CM calculés dans l'étude médecin sont très proches des taux observés par le ressenti des patients en fauteuil roulant (FR). Si 81 % des patients en FR ont des difficultés pour arriver à la table d'examen, 56 % sont prêts à changer de médecin pour des problèmes d'accessibilité. Par ailleurs, 54,5 % des médecins connaissent la Loi mais seulement 33 % des médecins non accessibles pensent pouvoir être conforme au 1er janvier 2015. Les travaux risquent d'être importants, puisqu'on dénombre en moyenne 2,83 composantes non accessibles sur 4. Ainsi, 60 % des médecins jugent utile de connaître les normes, mais 25 % seront susceptibles d'anticiper leur retraite pour 2015. Conclusion : Seulement 11 % des CM de la Loire peuvent recevoir convenablement des patients en fauteuil roulant, cependant 33 % pensent être conformes en 2015. La nouvelle génération de médecin semble plus sensible à ce problème d'accessibilité et s'installe souvent en cabinet de groupe ou en maison médicale. Un quart des médecins, parmi les plus âgés, envisage d'anticiper leur retraite afin d'échapper aux contraintes de la Loi du 11 février 2005.