Pieros

Les frottis ininterprétables représentent 1 à 2% des frottis réalisés en France. Il est admis que le dépistage organisé permet de réduire ce taux sans cause identifiée réelle. L'objectif principal de cette thèse était d'identifier des facteurs modifiables liés à l'ininterprétabilité. L'objectif secondaire était d'évaluer le suivi de ces frottis. Il s'agissait d'une étude rétrospective quantitative menée sur la population de frottis ininterprétables réalisés du 1er janvier au 31 décembre 2015 dans le département de l'Isère et collectés dans la base de données de l'ODLC (Office De Lutte contre le Cancer), organisme chargé du dépistage organisé dans ce département. Le recueil de données a été fait par analyse directe de différentes variables rapportées dans les comptes-rendus, au sein des cabinets d'anatomo-pathologie. Cette population de frottis ininterprétables a été comparée à un échantillon de référence représentatif de la population générale des frottis isérois réalisés en 2015. Au total, 7 cabinets ont collaboré, représentant 439 frottis ininterprétables sur une population totale de 64 451 frottis. Le taux moyen d'ininterprétables par laboratoire était de 0,62% mais variait de 0,05 à 1,40 % . L'âge moyen des patients était significativement plus élevé (45,9 ans vs 44,3 ans, p<0,001) dans la population d'ininterprétables par rapport à l'échantillon de référence. Les facteurs suivants étaient associés à un nombre plus élevé de frottis ininterprétables : milieu liquide ThinPrep comparé à SurePath (0,87% vs 0,33%, p<0,001), gynécologue par rapport à médecin généraliste (55,6% vs 38,7%, p<0,001). 46,5% des frottis ont bénéficié d'un contrôle. Seul 28% des frottis ont été contrôlés dans le délai préconisé par la HAS. La réalisation du frottis par le médecin généraliste, ainsi que l'utilisation du milieu liquide SurePath sont associés à un nombre plus faible de frottis ininterprétables.