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Analyse de la distribution spatiale du risque de cancer dans l’environnement des bassins industriels du Pays-Roussillonnais et du Sud Grenoblois.
2023
Santé
Auteurs Physiques
- COLONNA (M.)
Organismes Producteurs
- Registre du Cancer de l'Isère
Résumé
L’impact sanitaire d’installations industrielles implantées dans un territoire fait souvent l’objet d’interrogations de la part des populations riveraines. Dans le département l’Isère, deux grands bassins industriels ont été répertoriés par Santé Publique France : il s’agit des bassins de l’industrie de la chimie du Pays Roussillonnais et du Sud Grenoblois.
Les données d’incidence enregistrées par le Registre du Cancer de l’Isère ont permis la réalisation d’une étude spatiale de la distribution de l’incidence du cancer sur le territoire de l’Isère, situant ainsi la fréquence du cancer dans les deux bassins industriels. Elles ont également permis d’étudier le lien entre la fréquence de la maladie et la proximité des lieux d’habitation par rapport aux sites industriels.
L’échelle géographique retenue pour ces différentes analyses est le découpage des grandes communes en IRIS (Ilots Regroupés sur l’Information Statistique). Cette échelle permet la construction de cercles autour des installations industrielles : 0-2km, 0-4km et 0-6km. Ce découpage spatial permet également la réalisation d’une modélisation pour vérifier le rôle du niveau social dans la fréquence de la maladie.
Dans le Sud Grenoblois, les cancers du larynx et du poumon chez les hommes sont identifiés en surrisque statistiquement significatif autour des sites industriels, quelle que soit la distance (0-2km, 0- 4km et 0-6km). Ces sur-risques ne diminuent pas avec l’augmentation de la distance entre le lieu d’habitation au moment du diagnostic et les installations industrielles. Chez les femmes, le cancer de l’estomac, de la lèvre-bouche-pharynx, du poumon et la leucémie lymphoïde chronique sont retrouvés en sur-risque. Dans le Pays Roussillonnais, les cancers du larynx et de la lèvre-bouche-pharynx chez les hommes et les femmes et le cancer de l’œsophage chez les femmes présentent un sur-risque non statistiquement significatif. Le mésothéliome de la plèvre est également en sur-risque pour les deux sexes dans les 2 bassins industriels avec un sur-risque significatif majeur dans tous les cercles chez les hommes dans le Pays Roussillonnais avec une forte tendance à la baisse avec l’éloignement des sites. Dans le Sud Grenoblois, la modélisation de la distribution spatiale de l’incidence des cancers du poumon et de la lèvre-bouche-pharynx pour les deux sexes et du larynx chez les hommes (cancers présentant une sur-incidence), met en évidence l’influence du niveau socio-économique du lieu d’habitation.
En conclusion, parmi les localisations cancéreuses qui sont en sur-incidence à proximité des installations industrielles, seul l’excès de mésothéliome de la plèvre est très certainement la conséquence d’une exposition professionnelle à l’amiante, plus particulièrement chez les hommes dans le Pays Roussillonnais. Dans le Sud Grenoblois, certains cancers en sur-incidence sont répertoriés comme étant majoritairement attribuables à des expositions non professionnelles, ce qui rend plus complexe l’identification d’un potentiel impact sanitaire des installations industrielles.
Les données d’incidence enregistrées par le Registre du Cancer de l’Isère ont permis la réalisation d’une étude spatiale de la distribution de l’incidence du cancer sur le territoire de l’Isère, situant ainsi la fréquence du cancer dans les deux bassins industriels. Elles ont également permis d’étudier le lien entre la fréquence de la maladie et la proximité des lieux d’habitation par rapport aux sites industriels.
L’échelle géographique retenue pour ces différentes analyses est le découpage des grandes communes en IRIS (Ilots Regroupés sur l’Information Statistique). Cette échelle permet la construction de cercles autour des installations industrielles : 0-2km, 0-4km et 0-6km. Ce découpage spatial permet également la réalisation d’une modélisation pour vérifier le rôle du niveau social dans la fréquence de la maladie.
Dans le Sud Grenoblois, les cancers du larynx et du poumon chez les hommes sont identifiés en surrisque statistiquement significatif autour des sites industriels, quelle que soit la distance (0-2km, 0- 4km et 0-6km). Ces sur-risques ne diminuent pas avec l’augmentation de la distance entre le lieu d’habitation au moment du diagnostic et les installations industrielles. Chez les femmes, le cancer de l’estomac, de la lèvre-bouche-pharynx, du poumon et la leucémie lymphoïde chronique sont retrouvés en sur-risque. Dans le Pays Roussillonnais, les cancers du larynx et de la lèvre-bouche-pharynx chez les hommes et les femmes et le cancer de l’œsophage chez les femmes présentent un sur-risque non statistiquement significatif. Le mésothéliome de la plèvre est également en sur-risque pour les deux sexes dans les 2 bassins industriels avec un sur-risque significatif majeur dans tous les cercles chez les hommes dans le Pays Roussillonnais avec une forte tendance à la baisse avec l’éloignement des sites. Dans le Sud Grenoblois, la modélisation de la distribution spatiale de l’incidence des cancers du poumon et de la lèvre-bouche-pharynx pour les deux sexes et du larynx chez les hommes (cancers présentant une sur-incidence), met en évidence l’influence du niveau socio-économique du lieu d’habitation.
En conclusion, parmi les localisations cancéreuses qui sont en sur-incidence à proximité des installations industrielles, seul l’excès de mésothéliome de la plèvre est très certainement la conséquence d’une exposition professionnelle à l’amiante, plus particulièrement chez les hommes dans le Pays Roussillonnais. Dans le Sud Grenoblois, certains cancers en sur-incidence sont répertoriés comme étant majoritairement attribuables à des expositions non professionnelles, ce qui rend plus complexe l’identification d’un potentiel impact sanitaire des installations industrielles.
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