Pieros

Le diagnostic des troubles du spectre de l'autisme (TSA) peut être porté dès l'âge de 18 mois, pourtant on dénote en France un important décalage entre le début des symptômes et l'âge au diagnostic. Les médecins généralistes, de par leur rôle dans le suivi des enfants, sont chargés par les autorités de santé de participer au repérage de ces troubles. Ce travail a pour objectif de décrire l'attitude des médecins généralistes face à un trouble du développement évoquant un TSA, ainsi que d'identifier les freins à un repérage précoce. Nous avons réalisé une enquête quantitative descriptive via un questionnaire diffusé par courriel auprès de médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes. 261 médecins ont participé à l'enquête. 87% d'entre eux ne se sentent pas à l'aise avec cette pathologie. Ce sont majoritairement les parents qui s'inquiètent en premier en cas d'anomalie du développement psychomoteur de leur enfant (67%). Lors d'une suspicion de TSA, 91% des médecins envisagent une prise en charge rapide de l'enfant. Les outils d'aide au diagnostic de TSA type M-CHAT sont majoritairement méconnus (à 76%). Les structures identifiées par les autorités de santé pour le diagnostic de ces pathologies sont bien identifiées par les médecins interrogés. 76% d'entre eux sont favorables à l'ajout d'une consultation supplémentaire chez l'enfant consacrée au repérage des TSA. Concernant les freins au dépistage précoce, le premier obstacle identifié est le manque de connaissances théoriques (205 citations). Les difficultés liées au réseau de diagnostic (171 citations) et le manque de temps (129 citations) sont également des barrières majeures. Ce travail soulève la nécessité d'une meilleure diffusion des recommandations sur le dépistage des TSA auprès des médecins généralistes. Cela pourrait passer par l'inclusion dans le carnet de santé de repères clés sur les TSA, voir de grille de dépistage, ainsi que par la création d'une consultation spécialement dédiée au repérage de ces troubles