Pieros

Le 1er janvier 2017, la loi de modernisation de notre système de santé imposait la pratique du tiers payant pour les soins en ALD. L’objectif de cette étude était d’en évaluer l’impact dans les consultations de médecine générale. Une étude qualitative a été réalisée auprès de médecins généralistes de la Loire, de la Haute-Loire et du Rhône, installés en secteur 1, à l’aide d’entretiens semi-dirigés. Puis, une analyse thématique horizontale, avec une double lecture, a permis un regroupement par thème. Douze médecins ont été interrogés de juillet 2017 à novembre 2018. Avant la modification de la loi, leur pratique du tiers payant pour les patients en ALD était principalement motivée par la praticité, la situation sociale du patient et son habitude. Depuis la mise en place de la loi, quelques médecins faisaient de la résistance car ils jugeaient le symbole nécessaire pour éviter une banalisation des coûts de santé. Mais globalement, les patients en ALD bénéficiaient d’un statut particulier de patients responsables, souvent à l’abri de la surconsommation, bien que l’on retrouvât une difficulté dans l’avance de frais pour leurs soins hors ALD. Enfin, la majorité des médecins jugeait l’obligation de cette loi inutile du fait d’un bon accès aux soins dans leur cabinet. En 2017, 78 % des soins en ALD de médecine générale ont été facturés en tiers payant. Il reste donc des réticences face à cet outil de lutte contre les inégalités sociales.