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Chirurgie de la cataracte congénitale : Bilan de 10 ans d’expérience au CHU de Saint-Étienne.
2019
Santé
Auteurs Physiques
- JEREMIE (Claire)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
La cataracte congénitale correspond à une opacification du cristallin présente depuis la naissance. Sa prévalence est d’environ 1/3 000 naissances. Le service d’ophtalmologie du CHU de Saint-Étienne a une expérience de 45 ans dans cette chirurgie, avec une activité rationalisée depuis une dizaine d’année dans le dépistage, la chirurgie et le suivi de ces cataractes. L’objectif de ce travail est d’effectuer le bilan de cette activité sur les 10 dernière années. Une étude rétrospective, monocentrique a été menée au CHU de Saint-Étienne de juillet 2009 à mars 2019 sur l’ensemble des cataractes congénitales uni ou bilatérales ayant fait l’objet d’une prise en charge chirurgicale. L’indication opératoire a été posée après examen clinique en consultation complétée d’un examen sous anesthésie générale et d’une évaluation pédiatrique. Ont été analysées : des données démographiques, étiologiques et cliniques, les techniques chirurgicales employées et leurs éventuelles complications à court et moyen tenue ainsi que les modalités et résultats visuels de la rééducation post opératoire. Trente-quatre yeux chez 25 patients ont été inclus (9 patients présentaient des formes bilatérales). Le sexe Ratio était de 1/1 et l’âge moyen au diagnostic de 18.28 mois. Le bilan étiologique a été négatif dans 80 % des cas, il retrouva néanmoins un contexte polymalformatif chez 1 patient, 2 formes supposées héréditaires (présence du même phénotype chez des apparentés au 1e degré) et 2 formes s’intégrant à des syndromes généraux (syndrome de Martsolf et syndrome de Down). Le principal motif de consultation était la leucocorie (17 patients =68 %) suivi par la présence d’un strabisme (12 patients =48 %). Il s’agissait en majorité de cataractes totales (19 yeux soit 59 %). La technique chirurgicale standard a été employée dans 28 (82 %) chirurgies. Une technique alternative avec implantation intra capsulaire suivie d’un abord par sclerectomie et réalisation d’une vitrectomie postérieure et du rhexis postérieur au vitréotorne a été employée à 2 reprises (=6 %). Une persistance du vitré primitif a nécessité des temps opératoires spécifiques dans 4 cas supplémentaires (=12 %). Au total 20 yeux (=58 %) ont fait l’objet d’une implantation primaire les autres patients étant restés définitivement aphaques. Les suites opératoires ont été simples dans 26 chirurgies (=76 %). Les complications ont été liées à une majoration de l’inflammation post opératoire précoce chez 2 patients (et ayant nécessité une reprise chirurgicale pour nettoyer la fibrose et libérer l’axe optique dans 1 cas), 2 cas d’hémorragies rétiniennes spontanément résolutives en 1 mois, 1 cas de conjonctivite isolée dans le mois post opératoire, 1 cas de luxation de l’implant intracapsulaire suite à un traumatisme par coup de pied à 1 mois post opératoire, 1 cas de persistance d’une masse cristallinienne ayant nécessité son ablation chirurgicale 7 mois après la chirurgie de cataracte et 1 cas de décollement de rétine localisé tractionnel par rétraction d’une bride de vitré 7 ans après la chirurgie de cataracte. Une rééducation par occlusion a été réalisée chez 22 (=88 %) patients et une pénalisation est encore actuellement en place chez 19 d’entre eux (=79 %). A ce jour, lorsqu’une acuité visuelle est techniquement réalisable elle est supérieure à 5P2, 5R2 ou 5C2 chez 52 % des patients opérés (toutes formes de cataractes confondues). Cette étude permet ainsi un descriptif sur une dizaine d’années du recrutement au CHU, de la prise en charge ophtalmologique et orthoptique et des résultats cliniques concernant cette pathologie ophtalmo pédiatrique complexe.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (55 p.) – Lieu de consultation : BU de St-Etienne