Pieros

Malgré l’apparition ancienne des premières structures associant le traitement et la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), nous constatons qu’à ce jour, la contamination par les IST reste importante en France. Ceci pourrait être lié à une méconnaissance sur les IST. Nous avons mené une enquête auprès des consultants du centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et du centre d’éducation et de planification familial (PF) de Saint-Étienne afin d’apprécier leur niveau de connaissance sur les modes de transmission et les moyens de prévenir une IST. Une étude transversale multi-sites s’est déroulée de mai 2017 à août 2017, utilisant des auto-questionnaires distribués aux consultants du CeGIDD de Saint-Étienne et du PF de Saint-Étienne. Le questionnaire proposait onze questions sur les modes de transmission et neuf questions sur les moyens de prévention concernant le VIH, le VHB, la syphilis, le gonocoque, le chlamydia et HPV. Nous avons calculé la médiane des notes obtenues et étudié, pour chaque IST, les facteurs associés à une note supérieure à la médiane. Un total de 250 consultants a renseigné le questionnaire dont 122 hommes, avec un âge moyen des répondants de 24.7 ans, et 156 avaient consulté au CeGIDD (62.4 %). Les notes médianes retrouvées pour les modes de transmission étaient respectivement 8, 5, 3, 7, 4 et 4 pour le VIH, VHB, syphilis, gonocoque, chlamydia et HPV ; et elles étaient pour les moyens de prévention de 5, 4.5, 4, 4, 4 et 4, pour les mêmes IST. Nous avons constaté une association significative entre la présence d’un antécédent d’IST et une meilleure connaissance concernant les modes de transmission de chlamydia, de HPV et les moyens de prévention de gonocoque et de HPV. Il existait également une association significative entre un niveau supérieur ou équivalent au baccalauréat et une meilleure connaissance des modes de transmission du gonocoque, de HPV et de chlamydia ; et des modes de prévention de gonocoque, de HPV, et de chlamydia. Nous avons aussi constaté que les hommes avaient plus souvent une note supérieure à la médiane concernant la transmission du VIH. Enfin, les connaissances divergeaient fréquemment entre les consultants du CeGIDD et ceux du PF, sans que ce soit un facteur indépendant en analyse multivariée. Notre étude révèle que les consultants du CeGIDD et du PF de Saint-Étienne, présentent des lacunes sur les modes de transmission et de prévention des IST. Un niveau d’étude élevé (supérieur ou équivalent baccalauréat), être rentré dans la vie sexuelle et la présence d’un antécédent d’IST améliorent les connaissances, sans le rendre excellent. La délivrance d’une information de prévention doit être poursuivie durant les consultations de dépistage en structures spécialisées, mais aussi en cabinet de médecine générale, et dans les autres lieux de rencontre de cette population.