Pieros

En 2017, en France, malgré l'innocuité de la contraception hormonale d'urgence et la démédicalisation de son accès, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) est stable depuis dix ans. Dans 90 % des cas, la contraception hormonale d'urgence est délivrée par le pharmacien d'officine. L'objectif vise à explorer les représentations et connaissances de la contraception hormonale d'urgence des pharmaciens d'officine et identifier leurs difficultés et leurs propositions pour améliorer la délivrance de la contraception hormonale d'urgence. L'étude qualitative est menée par entretiens semi-dirigés, retranscrits et analysés par thèmes, auprès de seize pharmaciens d'officine exerçant en région Auvergne-Rhône-Alpes, de mai à novembre 2016. Mettant en avant leur statut de professionnel de santé, l'ensemble des pharmaciens d'officine était satisfait du rôle rempli dans la délivrance de la contraception hormonale d'urgence estimée bien encadrée. Différents préjugés et craintes persistaient : doute sur l'âge, trafic ou abus possibles, demande par un intermédiaire (homme). Et entravaient parfois l'application de la loi permettant une délivrance gratuite et anonyme aux femmes mineures. Dans ce contexte d'urgence contraceptive, la prévention des infections sexuellement transmissibles était peu abordée. Peu de relation entre pharmaciens d'officine et médecins ont été évoquées. En informant mieux les femmes et les hommes sur les différentes techniques de contraception d'urgence, en élargissant la délivrance aux hommes, en facilitant son accès quelle que soit la méthode choisie et en développant la coopération interprofessionnelle dans ce domaine, les professionnels de santé pourraient encore mieux répondre aux besoins contraceptifs des Français.