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Critères de prescription du test de dépistage de l’infection VIH en médecine générale : enquête auprès des médecins généralistes en Auvergne.

2021
Santé
Auteurs Physiques
  • CALMELS (S.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
  • Université Clermont Auvergne
Résumé
CONTEXTE La lutte contre le VIH est une priorité de santé publique en France. En 2017, dates de ses dernières recommandations, l’HAS préconise de cibler les populations clés que sont entre autres : les personnes provenant de pays à haute prévalence du VIH (Afrique sub-saharienne, DOM) et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) qui représentent les populations les plus touchées, respectivement 43% et 37% des nouvelles contaminations en 2019, et les usagers de drogues intraveineuses (UDI). OBJECTIF Nous avons voulu identifier les critères de prescription d’une sérologie VIH par les médecins généralistes (MG) en pratique courante en 2020. MÉTHODE Il s’agit d’une enquête descriptive auprès de MG en Auvergne sélectionnés sur critères de parité, d’âge et de lieu d’exercice sur l’annuaire et contactés par téléphone pour une proposition de questionnaires en face à face avec questions ouvertes. RÉSULTATS Parmi 120 médecins contactés, 30 ont répondu favorablement, d’âge moyen 43 ans dont 20 avaient un patient VIH dans leur patientèle. Les critères les plus fréquemment évoqués pour la proposition d’une sérologie VIH sont l’âge jeune (19/30), les multiples partenaires (14/30), la grossesse (11/30), la demande du patient (10/30), l’asthénie intense (12/30), une éruption cutanée (12/30), une IST (12/30), une pharyngite (8/30), les infections à répétitions (7/30), un syndrome inflammatoire (7/30), une lymphopénie (7/30). Les médecins femmes et plus jeunes ont significativement plus tendance à respecter les recommandations de l’HAS que les autres. Aucun médecin cependant ne parle spontanément de sexualité, mais 15/30 approfondissent le sujet si le patient l’évoque. CONCLUSION Le sujet du dépistage du VIH n’est pas une thématique avec laquelle les MG semblent à l’aise, et qui a pu être considéré comme secondaire en tant de COVID. Les recommandations de l’HAS semblent difficiles à respecter car les MG qui s’appuient plus souvent sur des situations pratiques de consultations que sur des profils de patients et l’abord de la sexualité est difficile. La crainte de discriminer négativement les patients en est certainement le principal frein. De ce fait, il semble nécessaire d'améliorer la formation des médecins à l’éducation à la sexualité. Cela leur permettrait d’aborder le sujet de la sexualité avec moins de gêne, et d’avoir une meilleure connaissance des profils de patients à haut risque afin de leur proposer le dépistage répété de l’infection VIH. Dès à présent, pour ouvrir la discussion avec les patients à risque et promouvoir une meilleure santé sexuelle pour chacun, un score de risque concernant la sexualité en médecine pourrait être proposé.
Accès à l'étude
*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


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