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Dépistage des maltraitances infantiles en médecine générale : les freins au dépistage, les aides possibles : étude qualitative par entretiens auprès de médecins généralistes en Drôme-Ardèche.
2017
Santé
Auteurs Physiques
- RENZI (C.)
Organismes Producteurs
- Université de Lyon
Résumé
Les maltraitances infantiles sont une problématique difficile par nature cachée et tue. On estime pourtant leur prévalence annuelle à 10%. Les médecins ont une place dans le dépistage des enfants en dangers, mais on en recense seulement 2% à l'origine des signalements. Cependant, les statistiques ne peuvent résumer leurs actions. Nous avons interrogé 13 généralistes en Drôme-Ardèche par entretiens compréhensifs de 13 à 40 minutes pour connaître leur vision du repérage des maltraitances infantiles, ainsi que leurs freins et leurs facteurs facilitants. Les médecins interrogés apportent de nombreuses réponses (prévention, suivi, étayage, adressage interprofessionnel...) mais se sentent souvent en difficulté pour engager des procédures. Les généralistes méconnaissent les avancées récentes concernant la protection de l'enfance : information préoccupante, CRIP, protection législative totale du médecin. Ils se sentent distants des services sociaux. La crainte judiciaire est très présente et ils attendent des "suspicions certaines" alors qu'ils réprouvent à devenir enquêteur. Leur vision est surtout focalisée sur la maltraitance physique. On note également des freins psychologiques : peur des parents ou tendance à s'identifier, vision idéalisée de la famille, déni qui s'exprime par un refus de nommer la maltraitance, des discordances, une minimisation ou une banalisation. Une vision globale de la problématique, la connaissance des structures, le dialogue avec les services sociaux et le travail sur les freins psychologiques viendront en aide aux médecins généralistes. Leur position leur donne de nombreux atouts pour agir en prévention, accompagner les familles et faire avancer les consciences sur le sujet.
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