Pieros

Les personnes toxicomanes aux opiacés sont surreprésentées en milieu carcéral. Le soin apporté à ces patients constitue un défi d’envergure pour les professionnels de santé qui les accompagnent en détention. À partir de quatorze interviews exploratrices, nous avons réalisé une étude qualitative et descriptive visant à identifier les difficultés exprimées par les soignants des équipes somatique et psychiatrique des UCSA de la maison d’arrêt de Chambéry et du centre pénitentiaire d’Aiton, pour prendre en charge les patients toxicomanes aux opiacés.La recherche des contraintes à la prise en charge de ces addictions s’est avérée fructueuse. Les résultats ont été répartis en trois groupes : les difficultés émanant du patient toxicomane en prison, les contraintes du soin en milieu carcéral, les particularités liées aux équipes soignantes. Le défaut de communication et de coordination entre les soignants semble être la difficulté centrale de l’étude.Quelques pistes de travail venant des professionnels eux-mêmes émergent : des réunions interdisciplinaires pour harmoniser les prises en charge, la notion d’un soignant référent pour chaque patient toxicomane, des consultations en binôme infirmier-médecin, une protocolisation des pratiques. La prise en charge des dépendances aux opiacés rentre bien sûr dans un projet de soin global des détenus, et ne serait se réduire au simple traitement substitutif ; il s’intègre dans une synergie entre tous les soignants, tout en prenant en compte l’environnement carcéral.