Pieros

Les directives anticipées créés en 2005 ont été modifiées en 2016 par la loi Claeys- Leonetti. Elles permettent aux patients d’exprimer leurs volontés concernant la prise en charge de leur fin de vie, au cas où ils seraient hors d’état de les exprimer. La loi renforce l’autonomie des patients. Leurs souhaits s’imposent au médecin. La place du médecin traitant est centrale, il a le rôle d’informateur. Les directives anticipées font partie d’un processus qui permet au patient d’échanger avec les équipes soignantes, sur les valeurs et les objectifs des soins qu’il pourrait recevoir lors de sa fin de vie. Ce processus est appelé aux États-Unis « Advance Care Planning ». Les bénéfices de l’« Advance Care Planning » sont des soins médicaux moins agressifs, une meilleure qualité de fin de vie, une diminution des hospitalisations. Le stress et la dépression dans l’entourage sont moindres lorsque le patient décède. Malgré ces aspects positifs, les directives anticipées sont encore peu connues des Français et peu rédigées. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’état des connaissances des patients issus de la métropole Grenoble Alpes à propos des directives anticipées. Les objectifs secondaires étaient de déterminer la place accordée au médecin traitant et de caractériser les facteurs sociodémographiques qui influencent la connaissance des directives anticipées.

Méthode :
Nous avons mené une étude quantitative, par sondage, dans dix cabinets de médecine générale de la métropole Grenoble Alpes.

Résultats :
392 questionnaires ont été inclus. 34% des patients connaissaient les directives anticipées et seulement 5 % les avaient rédigées. Les facteurs significativement associés à la connaissance des directives anticipées sont : l’âge (patient de plus de 45 ans), le niveau de diplôme (diplôme supérieur au baccalauréat) et la perception de l’état de santé (bon ou très bon état de santé). 78% des patients souhaitent être informés par le médecin traitant sur les directives anticipées.

Conclusion :
Cette étude montre que les directives anticipées sont peu connues de la population de la métropole Grenoble-Alpes et encore moins rédigées. Au vu des bénéfices de la discussion autour de la fin de vie et de la rédaction des directives anticipées, il serait important d’informer plus efficacement la population afin d’augmenter le pourcentage de rédaction des directives anticipées. L’étude permet de mieux cibler la population à informer des directives anticipées, celle qui est réceptive à la rédaction des directives anticipées et de situer la place que peux tenir le médecin traitant.