Pieros

La douleur chronique en France toucherait 31,7 % de la population générale. Les internes se sentent souvent en échec lors de cette prise en charge. L’objectif de cette thèse est d’identifier les difficultés rencontrées par les internes de médecine générale face à un patient douloureux chronique. Dans cet objectif, une étude qualitative a été réalisée auprès d’internes de médecine générale de la faculté de Saint-Etienne. Après avoir réalisé un guide d’entretien avec des questions ouvertes, les données recueillies sur le ressenti de ces internes ont été retranscrites puis analysées. 4 focus groupes ont été effectués entre 2012 et 2015, au sein de groupes d’analyse de pratiques (GAP) allant de la 1ère à la 3ème année d’internat. Le ressenti majeur était la complexité de cette prise en charge. Les internes émettaient des difficultés à chaque étape de la gestion de ces patients, surtout en ce qui concernait l’abord psychologique. Les internes suggéraient que leur formation initiale demeurait inadaptée. La formation des internes se déroule de plus en plus au sein des GAP. Les thèmes n’y sont pas répertoriés, et nous ne savons pas si la douleur chronique est abordée. L’apprentissage de la communication serait à approfondir grâce à l’enseignement par domaines de compétences, déjà pratiqué au sein de la faculté. La formation des médecins est essentiellement hospitalière, ce qui apparaît important pour acquérir les bases de notre médecine moderne. Mais cette formation a ses limites dans la prise en charge de la douleur chronique en cabinet de médecine générale. La formation des internes de médecine générale pourrait être améliorée en orientant la pratique du 3ème cycle davantage vers la médecine de ville.