Pieros

La population carcérale est considérée comme en situation sanitaire plus fragile que la population générale. Cette population est notamment fragilisée en raison d’un faible accès et recours aux soins associés à une prévalence importante des comportements à risques comme l’addiction, l’usage de drogues par voie intraveineuse, les partenaires sexuels multiples et la présence des troubles mentaux. Cependant, malgré l’existence de certaines études, la connaissance de l’état de santé en milieu carcéral reste très précaire. Dans ce contexte, l'idée principale est de déterminer la prévalence de certaines pathologies chez les détenus à l’entrée en prison dans la Loire. Une étude épidémiologique descriptive et transversale a été menée à partir des dossiers médicaux des personnes détenues dans la Maison d’arrêt et le centre de détention du département de la Loire. L’enquête se déroule en août 2021 à l’aide du compte rendu de consultation médicale des arrivants en détention pour toutes les personnes incarcérées à la date du 26 juillet 2021 à la Maison d’arrêt de la Talaudière et à la date du 2 août 2021 au Centre de détention de Roanne. La déclaration d’antécédent de pathologie lors de l’arrivée a été recueillie grâce à un questionnaire LimeSurvey®. Les calculs de prévalence ont été réalisés avec le logiciel Excel®. Après analyse des 952 questionnaires dans les centres pénitentiaires de la Loire, l’âge moyen d’un détenu quel que soit le sexe est de 35.4 ans avec 22.06 % des détenus qui déclarent un antécédent de pathologie chronique, dont 11.34 % avec un antécédent lié aux pathologies cardiovasculaires et/ou aux diabètes et 6.20 % qui déclarent des antécédents pulmonaires. Les prévalences des pathologies psychiatriques représentent un détenu sur cinq. Un détenu sur quatre déclare un antécédent traumatologique et/ou rhumatologique. La prévalence de déclaration pour l’addictologie est 65.5 % avec une prédominance du tabac et du cannabis. La population carcérale de la Loire est une population plutôt jeune, mais vieillissante avec des facteurs de risque multiples. Les prévalences des antécédents déclarés avant l’incarcération pour les principales pathologies chroniques, infectieuses et les tentatives de suicide sont proches des valeurs retrouvées dans la population française d’âge comparable. Cependant, les prévalences d’antécédent psychiatriques déclarées à l’entrée en détention concernent 1 détenu sur 5 et les antécédents traumatologiques sont déclarés par 1 détenus sur 4. Cette étude a permis de renforcer la connaissance sur l’état de santé à l’incarcération de cette population et illustre l’importance d’un recueil rigoureux tel que mentionne l’article R6112-19 du Code de Santé publique.