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Etat des lieux des pratiques des médecins généralistes de la Loire et du Rhône concernant les avis dermatologiques et l’utilisation de la télé-expertise.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- BARUSTA (Roseline)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
L’incidence des cancers cutanés en France est en hausse depuis 1980 et les dermatoses concerneraient un tiers de la population adulte. Les critères d’alarme sont insuffisamment connus par les médecins généralistes et les patients ; le délai de RDV et d’avis auprès des dermatologues s’est allongé. La télémédecine est une réponse potentielle à la crise démographique médicale : la télé-expertise permet une collaboration entre les médecins généralistes, premiers acteurs des prises en charge dermatologiques, et les spécialistes. La région Rhône-Alpes dispose, depuis quelques années, d’une offre de télé-expertise dermatologique croissante. L’objectif principal de cette étude était de faire l’état des lieux des pratiques des généralistes de la Loire et du Rhône concernant les demandes d’avis dermatologiques et sur le recours à la télé-expertise. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les possibles disparités d’utilisation de la télé-expertise entre la Loire et le Rhône et de repérer les facteurs favorisants ou les freins à l’utilisation de la télédermatologie. Les données ont été recueillies auprès des médecins généralistes exerçant dans la Loire ou le Rhône par un questionnaire anonyme diffusé entre avril 2021 et mars 2022. Il s’agit d’une étude descriptive observationnelle transversale. 163 réponses ont été incluses. La majorité des répondants étaient des femmes (63.2 %). L’âge médian était de 32 ans dans le Rhône et 36.5 ans dans la Loire. 93.3 % des généralistes avaient eu recours à un avis rapide dermatologique au cours de leur exercice, avec une proportion supérieure dans le département de la Loire (97.1 vs 94.6 %). 39.9 % étaient amenés à demander des avis mensuellement et 25.8 % trimestriellement. Concernant les demandes d’avis, les Ligériens utilisaient davantage les mails (51 vs 19.6 %) et les Rhodaniens les plateformes de télé-expertise (66.1 vs 9.8 %). 46 % sollicitaient des avis dermatologiques par téléphone sans différence significative entre les deux départements . Certains passaient par un courrier classique pour adresser le patient en consultation (22.1 %), par messagerie sécurisée (20.9 %) ou envoyaient des SMS/MMS (16 %). La télé-expertise est davantage utilisée dans le Rhône (66.1 % vs 9.8 %). Il n’existait pas de différence de fréquence d’utilisation selon le département. 41.5 % des médecins ayant connaissance de cet outil l’utilisaient de temps en temps et 26.4 % s’en servaient rarement. L’usage de la télé-expertise et le genre, l’âge des participants, le milieu d’exercice (urbain/semi rural/ rural) ou le fait de posséder un dermatoscope n’étaient significativement pas liés. Néanmoins, une formation préalable, exercer dans le Rhône et utiliser la télémédecine étaient associés à un usage plus fréquent de la télé expertise. Les médecins du Rhône avaient une meilleure connaissance de l’existence de la plateforme de télé expertise myHCL pro (basée sur Lyon sud) (71.4 % vs 12.7 %. Ils étaient aussi plus nombreux à utiliser la téléconsultation (76.8 % vs 49 %) et à avoir bénéficié d’une formation en dermatologie (53.6 % vs 27.5 %. Les freins à l’utilisation de la plateforme étaient dans 25 % des cas dus à un manque d’information, de clarté, 25 % à un désintérêt pour l’outil et 20 % à un manque de temps. Les intérêts de la télé-expertise étaient l’obtention d’un diagnostic rapide (89.6 %) et d’une aide thérapeutique (75.5 %). Cette étude souligne la perpétuation de pratiques de télédermatologie « sauvage » en médecine générale au détriment de la télé-expertise, malgré un intérêt émergent pour cette dernière. Elle met notamment en relief une disparité d’utilisation de la télé-expertise en fonction du département où se trouve le médecin. Les bénéfices de formations dermatologiques et le fait d’être familiarisé avec la télémédecine influencent également le recours à la télé-expertise. Les résultats de notre étude permettent également de faire une ébauche des préférences et des limites d’utilisation de la télé-expertise par les médecins généralistes de la Loire et du Rhône.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (42 p.) – Lieu de consultation : BU de St-Etienne