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État des lieux des pratiques et regards des médecins généralistes de la région Auvergne–Rhône-Alpes sur la prescription d’activité physique adaptée : place de l’entretien motivationnel dans l’observance de cette thérapeutique non médicamenteuse.
2021
Santé
Auteurs Physiques
- CIPOLLA (Yanis)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
Selon plusieurs études, la pratique régulière d’activité physique semble jouer un rôle important dans la prise en charge de certaines maladies chroniques. Ces dernières années, le statut de l’activité physique a évolué, pour devenir une thérapeutique à part entière dans la prise en charge de nombreuses pathologies chroniques. L’article 144 de la loi de modernisation de notre système de santé permet au médecin traitant de prescrire une activité physique aux patients en affection de longue durée (ALD). Comme toute prescription, son efficacité ne pourra être constatée que si elle est suivie d’effets et appliquée par les patients, c’est pourquoi, il est indispensable de souligner l’importance de la motivation du patient à observer une thérapeutique. C’est donc dans ce contexte, que les indications et l’usage de l’entretien motivationnel se sont élargies dans la prise en charge de nombreuses pathologies chroniques. L’objectif principal de cette étude est de faire l’état des lieux des pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne–Rhône-Alpes et voir quelle est la place de l’entretien motivationnel, en consultation de médecine générale, dans le cadre de la prescription d’activité physique adaptée. Il s’agit d’une enquête qualitative réalisée à partir d’entretiens individuels semi-directifs, réalisés de mars à octobre 2020, auprès de médecins généralistes installés en région Auvergne–Rhône-Alpes. Le recueil et l’analyse des données ont permis l’élaboration d’un corpus de 43 entretiens. La totalité des médecins interrogés (43/43) abordait le thème de l’activité physique au cours de la consultation et la quasi-totalité d’entre eux pratiquait une activité physique régulière (36/43). Cependant, on constate qu’une faible proportion d’entre eux (8/43) a déjà prescrit de l’activité physique adaptée sur ordonnance au cours de leur carrière, alors que la grande majorité (35/43) n’en a jamais prescrit, ou du moins jamais de manière formelle sur une ordonnance. L’année d’installation des médecins semble favoriser la prescription d’activité physique puisque l’on constate que la totalité des médecins prescripteurs d’activité physique adaptée (8/8) était installée avant ou au cours de l’année 2016. De plus, la connaissance du contenu de la loi, de ses modalités d’application, et du réseau de soins semblent être aussi des facteurs déterminants puisque la majorité des médecins prescripteurs (6/8) estimait en avoir une connaissance assez exhaustive. Enfin, une minorité de médecins avait une mauvaise image de cette loi, qu’ils jugeaient déconnectée de la réalité. Le manque de motivation, chez les patients réfractaires à l’activité physique et l’image négative de souffrance, qu’ils en ont, semblent être également des obstacles à la prescription d’activité physique adaptée et à son observance. L’activité physique est un thème qui est très largement abordé par les médecins généralistes mais sa prescription écrite n’est que très peu répandue, confirmant ainsi le postulat de départ. Cette étude a permis de mettre en avant le ressenti des médecins généralistes, sur le manque de communication entre eux et les autorités publiques, ainsi qu’avec les structures de soins dédiées à l’activité physique adaptée. L’absence de plaisir généré par une pratique régulière d’activité physique ou son obtention « différée » ; à opposer au plaisir plus facile et plus rapide à obtenir, au travers de comportements ou d’habitudes sédentaires qu’il est parfois difficile de modifier, semble être une des causes de ce manque de motivation. L’évaluation de la motivation au cours d’un entretien motivationnel semble donc être une clef importante pour tenter de déverrouiller les comportements sédentaires et les mauvaises habitudes chez les patients réfractaires à la pratique d’activité physique. Cependant, les résultats obtenus nous montrent que peu de médecins le pratique du fait qu’une majorité d’entre eux estime que cet exercice soit chronophage et que le système de santé actuel privilégie le quantitatif au qualitatif.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (97 p.) – Lieu de consultation : BU de St-Etienne