Pieros

Les étudiants, souvent en bonne santé apparente, sont nombreux à renoncer aux soins alors qu'ils sont exposés à des problématiques spécifiques. Le Service de Santé Universitaire (SSU) de l'Université Lyon 1 s'est constitué en Centre de Santé pour proposer des consultations à la demande avec possibilité de prescription, en complément des consultations de prévention. L'objectif principal de l'étude était de décrire les consultations des médecins généralistes en analysant les motifs et résultats de consultation, puis de comparer ces données selon les filières des étudiants. Le recueil des données des consultations médicales du SSU de l'Université Lyon 1 a eu lieu du 2 septembre 2018 au 12 juillet 2019. La Classification Internationale des Soins Primaires (CISP-2) a été utilisée pour le codage des données. L'analyse s'est principalement portée sur les consultations à la demande : elle a été descriptive puis comparative selon quatre filières d'études (PACES, médecine, santé et hors santé). La base de données correspondait à 2487 consultations pour 1715 étudiants, dont l'âge moyen était de 21 ans, avec une majorité de femmes (65%). Les consultations à la demande étaient au nombre de 1911 pour 1200 étudiants. Parmi les 1866 motifs de consultation analysés, le plus fréquent était Contact administratif (20,7 % des motifs analysés). Les appareils psychologique et gynécologique étaient les deux les plus représentés (respectivement 15,6% et 12,1%). Les résultats de consultation les plus fréquents parmi 964 analysés étaient d'ordre psychologique (32,8%), avec principalement une symptomatologie anxieuse et dépressive (77,4% dans l'appareil). Ils étaient ensuite d'ordre gynécologique (19,9%), principalement en rapport avec la contraception (73,5% dans l'appareil). La distribution des résultats de consultation principaux n'était pas statistiquement différente entre les quatre filières d'études. Les étudiants sont à une période de vie favorisant comportements à risque et troubles psychologiques, ce qui souligne le rôle important d'un Centre de Santé au sein d'une université. Il apparaît essentiel de développer une stratégie de prévention et d'intervention ciblée sur des problématiques de santé mentale et vie affective et sexuelle.