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Évaluation de l’état de santé et des conditions de travail des doctorants de première année, en sciences, de l’Université Claude Bernard Lyon 1.
2021
Santé
Auteurs Physiques
- AHALLI (S.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
Les doctorants, chercheurs en formation et agents salariés de l'université, ont été identifiés comme une population à risque psychosocial lors d'une évaluation des risques psycho-sociaux (RPS) réalisée parmi les personnels de l'Université Claude Bernard Lyon 1(UCBL) en 2018. Cependant, cette étude avait recruté moins de 10 % de l'ensemble des doctorants de l'université. L'objectif de notre étude était d'évaluer l'état de santé et les conditions de travail des doctorants salariés de l'UCBL. Dans le cadre du suivi en santé au travail, les doctorants ont été convoqués pour une première visite au cours de laquelle ils ont complété un auto-questionnaire, puis bénéficié d'une visite médicale suivant un guide d'entretien. Les données étudiées portaient sur les contraintes psychosociales (questionnaires SUMER, Karasek, Siegrist, MBI), le mode de vie (IPAQ), le niveau socio-économique (EPICES), la relation à l'encadrant (AWAI-S) et la santé mentale (GAD7, QSP9). Au total, 161 doctorants ont été vus en visite médicale et ont accepté que leurs données soient utilisées ultérieurement pour cette étude, soit un taux de participation de 98%. Une majorité des doctorants présentait une demande psychologique forte, une latitude décisionnelle forte, un soutien social élevé et de bonnes relations professionnelles avec leur encadrant. Une proportion importante de doctorants présentait des signes dépressifs mêmes légers (34%) et/ou des signes d'anxiété (16%). A l'issue de cette première visite, 20% des doctorants ont été orientés vers une prise en charge psychologique ou psychiatrique. L'analyse bivariée a montré que cette santé mentale fragilisée était à la fois liée à des facteurs individuels tels que des antécédents psychiatriques qui préexistaient pour 15 % des doctorants mais aussi à des facteurs professionnels tels que les relations à l'encadrant, l'enseignement et les conditions de travail. Cette étude a permis de mettre en évidence une certaine vulnérabilité des doctorants sur le plan de la santé mentale, et ce dès la première année de doctorat. Nous suggérons d'insister lors du suivi médical de cette population sur la recherche d'une symptomatologie anxio-dépressive, d'idées suicidaires, d'une précarité sociale et l'évaluation de la relation avec l'encadrant.
Accès à l'étude