Pieros

Introduction : La cotation à l’acte représente actuellement 77% des revenus des médecins généralistes français. Le niveau de rémunération est une revendication fréquente de la part des médecins et syndicats. Pourtant le codage des actes n’est pas fait de façon optimale par ces mêmes médecins. Les causes ont déjà été explorées par divers travaux de thèse mais aucun n’a mesuré quantitativement l’ampleur du phénomène. Méthode : Des médecins généralistes de Haute Savoie exerçants en secteur 1 ont été aléatoirement recrutés. Une semaine type entre le 1er avril et le 31 juillet 2022 a été aléatoirement choisie pour chaque médecin, et l’ensemble des consultations de cette semaine a été analysé. Pour chaque consultation, l’investigateur a déterminé si une cotation plus appropriée aurait pu être utilisée. Résultats : Au total 13 médecins ont participé parmi les 51 randomisés. Le taux global d’erreur est 23,9 % (IC à 95% 18,3 – 29,5). La perte moyenne est de 496,16 euros (IC95% 467 ,30 – 525,02) par semaine et représente 26,06 % du chiffre d’affaires lié à la cotation. L’ALQP003, le MCG et la VL sont les codes les plus oubliés. Nous proposons un ajustement pour l’ALQP003 (limité à 1 seule fois par an). Après ajustement on retrouve : 14,3 % d’erreur globale et 216 euros de perte par semaine correspondant à 10,03% du chiffre d’affaires. Discussion : Le caractère novateur et l’échantillonnage aléatoire sont les forces de cette étude. Il existe cependant des biais qui peuvent conduire à surestimer ou sous-estimer ces résultats. Ces résultats posent la question de l’organisation de la rémunération à l’acte et des moyens de l’améliorer. Cette étude pourrait être complétée par une analyse directe des données de codage de la CNAM afin d’obtenir une estimation moins biaisée et plus précise.