Pieros

Les problématiques touchant à l'addictologie sont un sujet d'actualité. Les structures spécialisées sont nombreuses dans le Rhône mais leur existence, ou leurs spécificités sont parfois mal connues des autres structures, ou des professionnels de la ville. L'objectif principal était d'évaluer la façon dont les structures spécialisées en addictologie dans le Rhône travaillaient les unes avec les autres, et avec les professionnels de la ville, notamment les médecins généralistes, mais aussi d'évaluer les freins à ce travail en réseau. L'objectif secondaire était de dégager des leviers, des outils de coordination et de soutien pour améliorer la communication et le travail entre les différents professionnels de santé. Nous avons réalisé une étude qualitative, appuyée sur des entretiens semi-dirigés. Nous avons interrogé quinze professionnels exerçant dans des structures spécialisées en addictologie, dans le département du Rhône. Il est apparu que les professionnels de santé étaient intéressés par le travail en réseau. Ils travaillent les uns avec les autres avec différents objectifs : avis complémentaire, expertise, utilisation d'outils spécifiques, relais de suivis. L'analyse des verbatims a permis de dégager plusieurs dimensions permettant d'appréhender qualitativement les enjeux et le fonctionnement d'un réseau : l'addictologie, sujet même du réseau, est faite de paradoxes; le lien imparfait avec le médecin généraliste ; les contraintes physiques - espaces et temps ; la communication avec les partenaires; les soins et l'accompagnement ; les savoirs - transmission et volonté de transmettre. Nous avons ensuite construit une schématisation du travail en réseau, à partir des outils, actuels ou à créer. Si le réseau actuel peut, dans certaines situations, être un frein à une prise en charge coordonnée, son optimisation doit favoriser l'efficience du parcours de soins des usagers et de l'exercice des professionnels. Il nous paraît nécessaire de favoriser les échanges entre les structures, notamment par des moyens techniques, mais aussi par des moyens humains. Encourager la mobilité des partenaires est une piste intéressante. Le travail en réseau est une plus-value pour la prise en charge des addictions, permettant d'utiliser au mieux les dispositifs existants. Les usagers atteints de pathologies addictives peuvent eux-mêmes contribuer à perfectionner ce réseau, qui existe déjà. Leur avis peut être pris en compte pour créer de nouveaux outils efficaces pour le travail en réseau dans le département du Rhône.