< Retour à la liste
Évolution des pratiques dans la prise en charge des bronchiolites modérées à sévères du nourrisson entre 2010 et 2020 : une étude rétrospective menée dans le service de réanimation pédiatrique du CHU de Clermont-Ferrand.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- LESUEUR (S.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université Clermont Auvergne
Résumé
Contexte = Les bronchiolites aiguës représentent 8 à 13 % des détresses respiratoires hospitalisées en unité de soins intensifs pédiatriques. Le principal défi de la prise en charge est la gestion précoce de l'insuffisance respiratoire et de l'intolérance digestive. Dans l'USC du CHU de Clermont-Ferrand, nos pratiques se sont portées vers une utilisation quasi exclusive de la lunette nasal haut débit (LNHD), en raison de sa facilité d'utilisation et de sa bonne tolérance, malgré le fait que les derniers essais ne démontrent pas sa meilleure efficacité par rapport à la CPAP. Objectif = Au travers de cette étude, nous aimerions mettre en évidence que l’utilisation de la LNHD améliore la qualité des soins et le bien-être de nos patients atteints de bronchiolite modérée à sévère. Matériel et Méthode = Il s'agissait d'une étude descriptive rétrospective menée sur deux périodes P1 (2010-2013) et P2 (2017-2020) dans l'USI et réanimation pédiatrique du CHU de Clermont-Ferrand chez des nourrissons atteints de bronchiolite aiguë modérée à sévère. L'objectif principal de notre étude était d'évaluer l'amélioration de la qualité des soins dans le temps à travers : l'utilisation de l'antibiothérapie et le délai de reprise d'une alimentation entérale complète, en les comparant sur les deux périodes distinctes. Les critères secondaires étaient la comparaison des données de ventilation et thérapeutiques sur ces deux périodes après appariement selon l’âge, l’infection ou non à VRS et le score de gravité. Nous avons enfin, dans une troisième partie réalisé une comparaison entre les sujets recevant de la CPAP en première intention dans la première période versus ceux recevant de la LNHD en première intention dans la seconde période. Résultats = Notre analyse concernait 125 patients, 45 dans la première période (P1) et 80 dans la seconde période (P2), appariés selon la gravité, la présence de VRS et l'âge. L'utilisation d'antibiotiques diminue au cours de la décennie (66,7 % vs 37,8 %, p < 0,001) et la reprise d'une alimentation entérale complète tend à être plus courte (3,4 (+/- 1,8) jours vs 2,3 (+/- 1,2) jours respectivement ; p < 0,001). L'utilisation de la LNHD comme traitement de première intention a considérablement augmenté au cours de la décennie (33,3 % vs 91,1 % ; p < 0,001) au détriment de la CPAP, qui n'est plus utilisée dans P2. Les soins plus agressifs ont tendance à diminuer avec des taux d'intubation plus faibles (8.9 % vs 1.2 % ; p = 0.056) et moins de perfusion de solution de glucose intraveineux (91 % vs 42,2 % ; p < 0.001). Les taux de complication sont faibles et similaires dans les deux périodes. Cependant, la durée totale de la ventilation est plus courte sur P1 avec 5,3 (+/- 3,0) jours contre 5,9 (+/- 3) jours sur P2 ; p = 0,338. Conclusion = La qualité des soins dans notre unité s'est améliorée au cours de la dernière décennie avec un plus grand respect des recommandations internationales concernant la réduction de la prescription d’antibiotiques et le recours à une alimentation entérale plutôt qu’une hydratation intraveineuse.
Accès à l'étude