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Extension de la vaccination anti-papillomavirus aux garçons : vécu et pratiques des médecins généralistes de la Drôme.
2022
Santé
Auteurs Physiques
- DAIRE (B.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
En décembre 2019, la HAS recommande l'élargissement de la vaccination anti-HPV à tous les garçons afin de freiner la transmission des papillomavirus au sein de la population générale. Cette recommandation est entrée en application le 1er janvier 2021 et donne au médecin généraliste un rôle essentiel et une place privilégiée afin de favoriser l'adhésion des patients à celle-ci. Qu'en est-il douze mois après ? Quelles sont les impressions des médecins généralistes et à quelles difficultés se heurtent-ils ? Nous avons réalisé une thèse qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 17 médecins exerçant dans le département de la Drôme. Les entretiens se sont déroulés du 1er octobre 2021 au 15 février 2022. L'objectif principal de ce travail était d'explorer les représentations des médecins généralistes sur l'extension du vaccin anti-HPV chez tous les garçons douze mois après sa mise en application. L'objectif secondaire était d'identifier les freins vis-à-vis de ce vaccin et d'explorer les leviers éventuels utilisés par les médecins. Dans notre étude, les médecins étaient tous favorables à cette extension de la vaccination. Bien que peu abordée lors de la recommandation chez les HSH, ils estimaient que l'élargissement de l'indication à tous les garçons pourrait faciliter leur capacité à proposer le vaccin. Ils pensaient également que les patients et leurs parents seraient plus enclins à accepter le vaccin anti-HPV dès lors qu'on ne ferait plus de différence de genre dans son indication et que la sexualité ne serait plus abordée à cet âge. Ils regrettaient toutefois le manque d'informations des patients en terme de vaccination et pointaient du doigt l'absence de campagnes de prévention dans les médias ou en milieu scolaire qui auraient pu les aider à amorcer le dialogue en consultation. Néanmoins, malgré l'approbation qu'ils manifestaient quant à la vaccination anti-HPV de tous les garçons, la majorité des médecins généralistes de notre étude n'appliquait pas encore cette recommandation dans leur pratique quotidienne. Les éléments qui pourraient expliquer ce paradoxe sont d'une part les différentes difficultés présentes habituellement lors des consultations (le refus des parents, la méfiance générale envers les vaccins, les difficultés liées à la consultation chez l'adolescent…) et d'autre part la pandémie de COVID-19 qui a perturbé la diffusion et la mise en place de cette recommandation. Bien que majoritairement favorables à l'extension de la vaccination anti-HPV aux garçons, les médecins généralistes n'ont pas totalement intégré cette recommandation dans leur pratique, manifestant cependant une réelle envie de mieux faire. Dès lors, il serait intéressant de compléter cette thèse qualitative par une étude quantitative qui évaluerait la proportion de médecins proposant la vaccination anti-HPV à tous les garçons et les difficultés qu'ils rencontrent.
Accès à l'étude