Pieros

La connaissance du traitement du patient par le médecin est nécessaire pour une prise en charge adaptée. Elle limite les risques d’effets indésirables, d’interactions médicamenteuses et justifie parfois des investigations complémentaires. Les déclarations du patient, en soins non programmés sont souvent les seules sources d’informations. L'objectif vise à mesurer en soins non programmés pour les classes thérapeutiques les plus prévalentes ou les plus à risques d’effets secondaires, la fiabilité des déclarations du patient sur son traitement en cours. Cette étude descriptive, transversale, multicentrique, a été menée par questionnaire, auprès de patients majeurs consultant en soins non programmés dans la Loire, entre novembre 2017 et mai 2018. Parmi les 436 patients inclus : 46,6 % ont fait au moins une erreur sur leurs classes de traitements, 25.9 % se sont ajouté au moins une classe et 38,1 % ont oublié au moins une classe. Lorsqu’ils citaient une classe qu’ils avaient bien, 60.6 % ont fait au moins une erreur sur les médicaments qu’ils citaient : 3.4 % se sont ajoutés au moins un médicament, 58.9 % ont oublié au moins un médicament et 8 % ont cité au moins un médicament qui n’appartenait pas à la classe demandée. Les traitements les mieux connus par les patients étaient les contraceptifs, les thyréotropes, et les anticoagulants. Les moins connus par les patients étaient les antiagrégants, les cardiotropes et les immunosuppresseurs. Ces résultats révèlent donc une faible fiabilité de la déclaration des patients sur leurs traitements en cours. Ils illustrent les enjeux de l’éducation thérapeutique concernant les traitements les plus à risque, des cartes de traitement à porter sur soi et du dossier médical partagé.