Pieros

La formation médicale continue (FMC) des médecins généralistes est une obligation déontologique, éthique et légale. Depuis la loi de 2009 et l'introduction de la notion de développement professionnel continu (DPC) ses modalités n'ont cessé d'évoluer. Notre objectif principal était de comparer cette formation entre les milieux urbain et rural et de dresser un état des lieux de celle-ci auprès des médecins généralistes de Rhône-Alpes. Nous avons mené une enquête quantitative auprès de 1250 médecins généralistes installés en Rhône-Alpes entre le 30 mars et le 30 mai 2017. Il s'agit d'une étude transversale descriptive réalisée à partir d'un questionnaire informatisé diffusé par courrier électronique. Seuls les médecins remplaçants étaient exclus. Parmi les 140 questionnaires inclus (taux de réponse 11.6%), les deux moyens de formation les plus utilisés sont la lecture de revues médicales pour 96% des médecins interrogés et les formations présentielles pour 94%d'entre eux. Le thème d'une formation et le lieu de celle-ci semblent en être les critères de choix les plus importants. La mise à jour des connaissances et l'échange entre pairs sont les motivations premières quand le manque de temps en est le frein le plus important. De manière significative, par rapport aux médecins du groupe urbain les médecins du groupe rural semblent faire d'avantage confiance aux organismes de FMC (OR=4.03 p=0.005) et moins confiance à l'industrie pharmaceutique (OR=0.29 p=0.016). La complexité qu'entraine l'informatisation de la gestion de son DPC est un frein plus important pour les médecins ruraux (OR=2.53 p=0.020). Peu de différences significatives entre les milieux urbain et rural ont émergé de notre étude en lien avec la petite taille des échantillons. Si les moyens de formation restent les mêmes, leur importance semble s'être modifiée depuis les 13 dernières années, notamment en ce qui concerne la place de l'industrie pharmaceutique. Le fait d'être enseignant, l'installation, et la lecture de la revue « Prescrire » sembleraient également influer sur la FMC des médecins. L'élaboration d'un mode de recertification semble être une piste d'évolution future.