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Fragilité et obésité des sujets âgés de 65 ans et plus dépistés via un examen périodique de santé sénior dans le centre d’examen de santé du Rhône.
2016
Santé
Auteurs Physiques
- MONTEIL (D.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
Avec l'augmentation de la prévalence de la fragilité du fait du vieillissement de la population, et l'augmentation de la prévalence de l'obésité, il devient de plus en plus important d'établir le lien existant entre obésité et fragilité. L'objectif de cette étude est d'étudier la relation entre la fragilité selon Fried et l'obésité (IMC ≥30 kg/m2) dans une population de sujets âgés de 65 ans et plus, venus réaliser un examen périodique de santé (EPS) sénior dans le Centre d'Examen de Santé (CES) du Rhône. Puis d'étudier la relation entre obésité et chaque item du score composite de Fried. Et enfin de montrer la relation entre la fragilité selon Fried et l'obésité abdominale définie par le tour de taille chez les 65-74 ans. Matériels et Méthodes : Il s'agit d'une étude épidémiologique transversale descriptive, observationnelle, avec collecte de données réalisées entre janvier 2014 et décembre 2015 à l'aide de la fiche EPS sénior mise en place dans le cadre de EPS sénior du CES de la CPAM du Rhône. La fragilité était définie selon les 5 critères de Fried. L'IMC était définie en 6 catégories. Un tour de taille ≥88 cm pour les femmes, ≥102 cm pour les hommes était défini comme élevé. L'analyse a consisté à étudier l'association entre l'obésité définie par un IMC ≥30kg/m2 et la fragilité selon le phénotype de Fried. Les analyses ont été ajustées sur le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le fait de pas être en couple et le niveau de précarité. Puis a été étudié le lien entre chaque critère du phénotype de Fried et l'obésité. Enfin, l'analyse a porté sur l'association fragilité et obésité abdominale. 1593 fiches EPS ont été étudiées. La proportion de fragiles par classe d'IMC croissait avec l'augmentation de l'IMC. Après ajustement sur les facteurs de confusion, les femmes consultantes séniors avaient environ 2 fois plus de risque d'être fragiles lorsqu'elles étaient obèses (RR = 1,92, IC 95% [1,01 2,38], p = 0,036). Il n'y avait pas de relation chez les hommes. L'obésité était associée à un risque plus élevé de sédentarité (RR = 1,64, IC95% [1,11 2,32], p = 0,004), de fatigue ressentie (RR = 1,60, IC95% [1,20 2,14], p < 0,001), de vitesse de marche diminuée (RR = 1,87, IC95% [1,39- 2,52], p < 0,001). Il n'y avait pas de lien entre l'obésité et la perte de force musculaire définie par le handgrip et ainsi qu'avec la perte de poids involontaire. Concernant l'obésité abdominale des séniors de 65-74 ans, les résultats allaient dans le même sens. On retrouvait une association statistiquement significative entre un tour de taille élevée et la fragilité selon Fried chez les femmes (RR = 2,12, IC 95% [1,03 4,35], p = 0,029). Il n'y avait pas de relation chez les hommes. L'obésité définie par un IMC≥30kg/m2 et l'obésité abdominale étaient associées avec une augmentation de la fragilité chez les femmes âgées non institutionnalisées, venues réaliser un examen de prévention. Au regard de la proportion croissante d'obèses chez les sujets âgés, le dépistage et la prévention de l'obésité chez les adultes apparaissent comme des enjeux majeurs de santé publique, et restent une cible prioritaire d'action des CES dans les années à venir.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (100p.) – Lieu de consultation : ORS