< Retour à la liste
Hyponatrémies d’origine médicamenteuse : A propos d’une série de 54 cas notifiés au Centre Régional de Pharmacovigilance de Saint-Etienne
2010
Santé
Auteurs Physiques
- FENOGLIO (Ivan)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de St Etienne
Résumé
Objectif. Analyser les médicaments les plus souvent rapportés dans les hyponatrémies iatrogènes, en expliquant le mécanisme en cause. Méthodes. Etude rétrospective portant sur 54 cas notifiés au Centre de Pharmacovigilance de Saint-Etienne entre 2003 et 2009. L'analyse porte sur les différentes classes médicamenteuses, l'imputabilité, le mécanisme en cause ainsi que sur les facteurs de risque, la gravité et l'évolution des cas. Résultats. 49 cas ont été retenus. Dans 75,5% des cas il s'agissait d'une hyponatrémie hypo-osmolaire isovolémique par SIADH qui impliquait un ISRS dans 15 cas, un antiépileptique dans 7 cas, un IPP dans 7 cas ou d'autres médicaments dans 11 cas. L'hyponatrémie hypo-osmolaire hypovolémique représentait 12,2% des cas, incriminant un diurétique thiazidique une fois sur deux. Dans 12,2% des cas on retrouvait un autre mécanisme plus rare ou bien plusieurs mécanismes associés. L'âge moyen de survenue était de 70 ans et le sexe ratio était de 2,5 pour les femmes. La natrémie était en moyenne de 122 mmol/L. Dans 49% des cas l'hyponatrémie a été découverte au cours des trois premières semaines de traitement. Dans près de 59% des cas un seul médicament était suspect. L'imputabilité de chaque médicament a été faible : douteuse dans 77% des cas, plausible dans 23% des cas. Un facteur favorisant était présent dans 90% des cas. Les sujets symptomatiques représentaient 78% des cas avec une moyenne d'âge de 73 ans, les asymptomatiques étaient plus jeunes avec un âge moyen de 63 ans. Dans 67% des cas l'observation était considérée comme grave, nécessitant une hospitalisation ou une prolongation de la durée de celle-ci. L'évolution a été favorable avec guérison sans séquelle à l'arrêt ou à la diminution de la posologie du médicament dans 82% des cas, mais inconnue pour 16% des cas et défavorable (décès) dans 1 cas. Conclusion. Les hyponatrémies sont fréquentes et il faut savoir penser aux causes médicamenteuses qui sont des effets indésirables parfois graves, pouvant apparaître dans les jours suivant l'introduction d'un médicament. Le bilan biologique, en particulier avec le calcul de l'osmolalité plasmatique, permet d'orienter le diagnostic et vers le médicament. Il faut savoir contrôler la natrémie des patients à risque ou présentant des symptômes évocateurs, en particulier neuropsychiques, arrêter le médicament suspect et pratiquer un bilan pour orienter le diagnostic étiologique.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (45 p.) – Lieu de consultation : BUStEtienne