Pieros

L’impact des plateformes d’appui défini par le décret du 4 juillet 2016 sur les parcours de soins reste encore mal connu. Pour en évaluer l’intérêt, nous avons analysé un dispositif de coordination gérontologique dédié au maintien à domicile des sujets âgés en situation complexe. Il s’agit d’une étude descriptive, quantitative, basée sur l’interprétation de quatre types de parcours de santé (A. Stabilisation à domicile – B. Orientation en institution C. Décès à domicile – D. Échec par refus du plan d’aide) de 511 sujets âgés et ayant entre 3 et 12 facteurs de risques de décompensation du maintien à domicile, pris en charge par le réseau de coordination gérontologique AMADIS entre 2012 et 2015. Une majorité des patients (entre 50 et 67.5 % selon les années) a pu être maintenue à domicile pendant au moins un an, malgré une hausse de l’âge moyen durant la période d’étude [84.6 (± 6.2) ans en 2012 ; 85.1 (± 5.9) ans en 2013 ; 86.9 (± 6.4) ans en 2014 et 87.5 (± 6.3) en 2015] et pour une population vulnérable, avec 7.8 (± 1.9) facteurs de risque décompensation en moyenne. 63 % de signalement ont été fait par des professionnels de proximité. Les principaux facteurs de risque d’hospitalisation évitables ont été la dépression (78.2 %), l’instabilité posturale (87.3 %), ainsi que la polymédication (73.8 %). Les plateformes d’appui dédiées aux soins premiers sont susceptibles de contribuer de manière efficace au « maintien à domicile » chez des sujets de plus en plus âgés, polypathologiques, à risque de perte d’autonomie ou d’hospitalisation. Néanmoins pour la réussite de ces dispositifs, il faut gagner l’adhésion de l’ensemble des acteurs de proximité, et les sensibiliser à ces nouvelles pratiques de prise en charge.